titre : Occident Express
auteur : Andrea D'Urso
Traduit de l'italien par Muriel Morelli
Préface de Cristina Babino
Images noir et blanc de León Diaz Ronda
112 pages / 15 x 21 cm / dos carré cousu collé
isbn 978-2-912528-13-1 / éditions le grand os / collection Qoi
parution : octobre 2010
14 € (+ 1,50 € frais de port)
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et un autre là.
"La poésie d’Andrea D’Urso – avec ses vers longs, voire très longs, dont la trajectoire semble davantage relever d’une nécessité intrinsèque que d’un choix – est un défilé ininterrompu d’images vues derrière une vitre. Celle d’une voiture, d’un train, d’un métro, d’un autobus, ce dernier revenant avec une fréquence presque obsessionnelle. Emblème des temps modernes, de notre époque, de tous ceux qui, par ce biais, gagnent (ou quittent) la métropole, de tous ceux qui, par ce biais, s’efforcent d’y survivre. (…) Je prends le Viterbe-Rome Saxa Rubra, le Saxa Rubra-Place Flaminio / le métro ligne A, le bus 490, le 628, le 69, mais en réalité je monte toujours / dans le même autocar, le même autobus, le même train / je monte là où ils montent tous, je monte dans l’Occident Express. L’Occident Express donc, comme modus vivendi, petits arrangements avec la vie moderne qui, sans être fatals, constituent une féroce aliénation quotidienne. Car tous les jours il faut se lever, tous les jours se laver, s’habiller, sortir, manger, pour gagner une destination d’où l’on revient, inexorablement. (…) Métaphorique ou non, ce train-là est bien loin de l’exotisme aristocratique et glacé de l’Orient Express, dont il est en quelque sorte le cousin pauvre, et si moderne. Des banlieues qui s’éloignent du centre – celui de Rome, capitale sournoise et veule qui passe des barbares aux Français, de l’aristocratie noire aux fibres optiques – peuplées d’individus à l’automatisme très humain, têtes en marche blessées à mort par le temps, qui ne sont autres qu’un ensemble de parties qui ne forment pas un tout mais une énième partie de plus. (…) Une prise de conscience sans cesse menacée d’anéantissement, et qui malgré tout maintient en vie, illumine la vie, générant ainsi une poésie autre, grâce au prisme – salutaire – de l’ironie, et à cette manière de ne pas se prendre au sérieux tout en étant extrêmement sérieux : le petit oiseau qui sort un peu quand ça lui chante (…) / et répète toujours la même chose : / ne remets pas à demain ce que tu peux faire aujourd’hui / ne le fais pas du tout, ne le fais jamais."
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"La poésie d’Andrea D’Urso – avec ses vers longs, voire très longs, dont la trajectoire semble davantage relever d’une nécessité intrinsèque que d’un choix – est un défilé ininterrompu d’images vues derrière une vitre. Celle d’une voiture, d’un train, d’un métro, d’un autobus, ce dernier revenant avec une fréquence presque obsessionnelle. Emblème des temps modernes, de notre époque, de tous ceux qui, par ce biais, gagnent (ou quittent) la métropole, de tous ceux qui, par ce biais, s’efforcent d’y survivre. (…) Je prends le Viterbe-Rome Saxa Rubra, le Saxa Rubra-Place Flaminio / le métro ligne A, le bus 490, le 628, le 69, mais en réalité je monte toujours / dans le même autocar, le même autobus, le même train / je monte là où ils montent tous, je monte dans l’Occident Express. L’Occident Express donc, comme modus vivendi, petits arrangements avec la vie moderne qui, sans être fatals, constituent une féroce aliénation quotidienne. Car tous les jours il faut se lever, tous les jours se laver, s’habiller, sortir, manger, pour gagner une destination d’où l’on revient, inexorablement. (…) Métaphorique ou non, ce train-là est bien loin de l’exotisme aristocratique et glacé de l’Orient Express, dont il est en quelque sorte le cousin pauvre, et si moderne. Des banlieues qui s’éloignent du centre – celui de Rome, capitale sournoise et veule qui passe des barbares aux Français, de l’aristocratie noire aux fibres optiques – peuplées d’individus à l’automatisme très humain, têtes en marche blessées à mort par le temps, qui ne sont autres qu’un ensemble de parties qui ne forment pas un tout mais une énième partie de plus. (…) Une prise de conscience sans cesse menacée d’anéantissement, et qui malgré tout maintient en vie, illumine la vie, générant ainsi une poésie autre, grâce au prisme – salutaire – de l’ironie, et à cette manière de ne pas se prendre au sérieux tout en étant extrêmement sérieux : le petit oiseau qui sort un peu quand ça lui chante (…) / et répète toujours la même chose : / ne remets pas à demain ce que tu peux faire aujourd’hui / ne le fais pas du tout, ne le fais jamais."
(Cristina Babino, extraits de la préface)
Andrea D'Urso est né à Rome en 1970. Il travaille à la RAI (Radio Télévision Italienne) au service coordination du journal télévisé de la deuxième chaîne. Il a collaboré au théâtre avec Nino Manfredi et a été assistant à la mise en scène pour le cinéma. Ses récits et ses poèmes sont régulièrement publiés dans des revues italiennes et dans quelques revues françaises et canadiennes, dont Chaoïd, Brèves, Le Quartanier… On peut lire une dizaine de poèmes de Occident Express, dans une autre traduction, dans le numéro 2 de LGO (mars 2008). Occident Express est son deuxième recueil de poésie et le premier traduit en français.
León Diaz Ronda |
On en a dit :
Moins huppé que son alter ego, cet Occident Express nous rend exotique, en quelque sorte, le milieu dans lequel nous survivons : les perceptions comme les discours qui constituent notre quotidien sont mis à distance avec humour et fantaisie.
(Fabrice Thumerel, Libr-critique.com, 27 décembre 2010 - Lire l'article complet)