25 juin 2014

Quoi faire | l'avis des libraires (1)


Librairie Ptyx (Ixelles, Belgique)

Les libraires de Ptyx à Ixelles en Belgique lisent (et peut-être pas, comme annoncé, seulement le dimanche et le lundi, jours de fermeture de l'enseigne). Toujours est-il qu'ils le prouvent en consacrant sur le site de la librairie de longues chroniques aux ouvrages qu'ils ont appréciés… et vraisemblablement lus ! C'est le cas pour Quoi faire de Pablo Katchadjian qui fait la une ces jours-ci de la page d'accueil. Si l'on s'en réjouit, on ne peut toutefois s'empêcher de recommander aux Bruxellois, aux Belges et à tous les piétons d'aller prendre les libraires en flagrant délit de lecture pendant leurs heures de travail... En attendant, extraits de la chronique :
D’une séquence l’autre, des motifs se répètent : des étudiants de deux mètres et demi, des capuches, des yeux qui clignent, Léon Bloy, 800 buveurs, le beurre froid, l’entourloupe.  Mais ce qui importe ici, n’est pas ce qui se répète, mais bien que cela se répète.  Là se niche précisément l’intérêt et l’importance de Quoi faire  : seule compte la structure ! (…) La structure comme seul objet et sujet. Quoi faire est d’abord cela : la mise en œuvre dans son cadre même de ce qui est sensé répondre, dans le roman (ou le récit, ou l’essai, bref la chose écrite), à la question : quoi faire ?  En n’omettant pas (et dépassant ainsi le seul cadre éthéré d’un texte-programme), comme le sous-tend la question, l’évidence d’un agir.
Librairie Styx, 24 juin 2014. Lire l'article complet
Autres libraires qui lisent (et le font savoir), les ceux du Comptoir des mots à Paris. Quoi faire est là aussi un des derniers coups de cœur du responsable du rayon littérature étrangère de la librairie du 20e :
Première traduction d'un jeune trublion des lettres argentines, cet étrange roman baroque épouse la narration d'un rêve (ou cauchemar ?) récurrent : 50 brefs chapitres comme autant de variations sans queue ni tête, dont les éléments et les motifs se transforment, se mélangent allègrement dans tous les sens et finissent par provoquer un léger malaise ou le rire. Une pépite absolue !
Philippe Guazzo, Librairie Le Comptoir des mots, juin 2014. Source
Voici les adresses où les assoiffés de drôlerie étrange pourront aller se jeter un petit Katchadjian sur le zinc (zinc bien réel pour la première) : 

Librairie Le Comptoir des mots
239 rue des Pyrénées
75020 Paris

Librairie Ptyx
Rue Lesbroussart, 39
1050 Ixelles (Belgique)

Si vous êtes loin de Paris, loin d'Ixelles, essayez la librairie la plus proche. Et si vraiment votre libraire n'aime pas lire (on a personnellement connu un boucher qui n'aimait pas la viande) vous pouvez toujours commander un exemplaire ici-même

 
Quoi faire de Pablo Katchadjian

23 juin 2014

Quoi faire dans Le Matricule des anges


collage (détail) : Valeria Pasina

Éric Dussert, dans le numéro de juin du Matricule des anges, honore d'une note de lecture le livre de Pablo Katchadjian, Quoi faire (le Grand os, 2014). Nous la reproduisons ici :
Précédé d'une réputation très louangeuse, l'Argentin Pablo Katchadjian paraît pour la première fois en France avec Quoi faire, un livre qui n'est pas un roman, ni un texte programmatique. Il ne doit donc rien aux révolutionnaires Que faire ? de Tchernychevski (1863) ou de Lénine (1902). Ce Quoi faire est plus démonstratif et désigne le choix qui doit être fait, ou devrait l'être. Considéré par la critique argentine comme un "grand roman contemporain de l'expansion, du foisonnement, de la mutation du sens" (Damián Tabarovsky), ce livre est d'une assez grande singularité. Il faudrait mêler Inception au Jour sans fin pour le définir dans ses grandes lignes, à condition toutefois que le mélange soit effectué par Macedonio Fernández lui-même. "Je suis furieux, indigné, car Alberto n'arrête pas de parler de Borges face à nos élèves de l'université anglaise, tous en extase à la seule évocation de miroirs, de labyrinthes et de doubles. Ce n'est pas qu'Alberto s'intéresse à ces sujets, il sait simplement qu'il n'y a rien de tel pour captiver les étudiants anglais."
Construit comme la succession de rêves changeants et pourtant répétitifs, Quoi faire met en scène deux personnages, "Alberto et moi", confrontés à certaines situations qui leur imposent de choisir une action à mener. Chiffons et mousseline, étudiants de deux mètres cinquante, vieilles femmes, locaux divers et vestes à capuche, voire Marx, Rubén Darío et Léon Bloy, rien ne permet de deviner la combinatoire mise en œuvre. "Tout se poursuit ainsi jusqu'à ce qu'un élève pose cette question : Qui de vous deux va m'aider ? L'élève, qui mesure cinquante centimètres, ressemble à un nourrisson. Alberto s'approche de lui et le prend dans ses bras. À ce moment-là, trois événements coïncident : Alberto est une vieillle, je constate qu'il est momifié et l'élève-nourrisson a une tête de vache clairement médiévale."
On sait dès lors quoi faire : accepter de se laisser emporter pour "calmer sa nervosité".
Éric Dussert. Le Matricule des anges n°154, juin 2014 

17 juin 2014

Salon du livre d'artiste | Nîmes | 20-21 juin



León et Aurelio Diaz Ronda vous attendent sur le stand du Grand Os au Salon du livre d'artiste à la Bibliothèque Carré d'Art de Nîmes les vendredi 20 et samedi 21 juin 2014 de 10h à 18h. Présentation des ouvrages singuliers et des éditions courantes de la maison. Entrée libre.