5
sans les trous du bord
sans les bas-côtés
sans les fonds plus ou moins bas
des bas-côtés
sans les fossés qui faussent tout
surtout les fausses vérités
sans les nids-de-poule qui font sortir
les roues polies des ornières plates
sans les chiées d’embardées
qui font jurer le charretier
sans l’usure du temps
qui pique le cuir de l’œillère
jusqu’à l’ajourer
(œillère droite pour ton œil droit
œillère gauche pour moi
sachant que c’eût été l’inverse
je ne t’aurais jamais su
tu ne me connaîtrais pas)
sans toi et moi
réunis par de minis gouffres
et autres menus trous en rab
nous n’en serions pas à recommencer
l’entassement organisé
tellement millimétré
des orifices
qu’ils en viendraient peut-être
nous épargnant l’effort
à se convaincre eux-mêmes
de se combler les uns les autres
Aurelio Diaz Ronda
(extrait de L'o de trous, 2e édition augmentée, à paraître en octobre 2010.
Dessin de Ghislaine Chortey)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire