titre : Le Citron métabolique
74 pages / 10,5 x 15 cm / intérieur papier bouffant / dos carré collé
isbn 978-2-912528-18-6 / éditions le grand os / collection Lgo
9 € (+ 1,50 € frais de port)
extrait :
citron
de contrition
joyeuse
citron percé
obliquement
de son sens
obvie
citron coupé
de telle façon
que sa face
fasse
pile
que ses moitiés
tombées fassent
moteur
que son tranché
le renverse
que sa vision
le traverse
ici
l’épi
de l’épée
qui l’épie
ici
la fleur
du vase
de la fleur
main
passée
dans la fleur
lors du bouquet
de l’offrande
citron
par agglutination
du là autour
de l’ici
Le Citron métabolique est un poème qui interroge, comme dans la plupart
des textes de Laurent Albarracin, la présence de l’objet. Il s’agit pourtant moins
d’en cerner les contours dans une perspective pongienne, ou d’en avoir une
approche phénoménologique, que de construire le lieu idéal et comme utopique de
son apparition. Un certain esprit baroque et quelque chose qui serait du côté
d’un fantastique métaphysique semblent animer cette écriture. À la fois ample
et resserré (pressé comme un citron) le poème joue et se joue en effet sans
cesse du caractère abstrait (au sens d’extrait) et en même temps très concret
de la chose qui est ici le sujet du poème. À la fois édénique et localisée,
défaite et recentrée (ou refaite et décentrée) par les images que ce citron
suscite, la chose en question est soumise à rude épreuve et ce que les
philosophes nomment son ipséité, ou plus simplement son caractère irréductible,
semble voler en éclats qui sont autant de flèches qui le désignent et le
percent de nouveau. Au terme de la lecture on a l’étrange sentiment que le « citron »
s’est transformé, mais qu’il s’est transformé en lui-même.
Revue de presse :
Attention, le citron n’est pas le support du poème (comme chez Francis Ponge), mais bien sa matière. Il est transformé plutôt que révélé. Toutefois, cette transformation s’inscrit dans un cycle : il donne la matière pour créer le texte, et le texte retourne au citron.
Périne Pichon, Libr-Critique, 4 avril 2014. Article complet
Ici, maintenant, un citron se démène, se tortille, se trémousse. Le désir de l’auteur de réduire les choses à ce qu’elles sont se trouve aux prises avec l’exubérance incontrôlée des choses. Avec leurs accointances au monde.
Anne-Marie Beeckman, "Un Citron pressé de dire", in L'Impromptu n°12 (janvier 2014). Article complet
On ne sort pas du mot, pas de la chose non plus, au contraire. On n’en sort pas —définition de l’immanence ?— mais par mille détours, mille voyages. Citron métabolique, comme métamorphoses d’Alice. Loin de la dichotomie pongienne parti-pris des choses (muettes) / compte tenu des mots (la langue, la mère-patrie presse-tige du père-patriote), Albarracin tente l’aventure d’une entrée dans la chose par l’incision, par l’incidence du mot.
François Huglo, Sitaudis.fr, 24 janvier 2014. Lire l'article
On se laisse porter par les répétitions qui tournent la tête et retournent la langue comme un gant jusqu'à nous faire habilement entrevoir et saisir un instant ce qui luit furtivement dans le noir. L'"ici" est le pépin qui innerve tout le texte.
Note de lecture, in revue Contre-allées, n°33/34 (automne-hiver 2013)
Laurent Albarracin (1970) commence à publier ses poèmes vers la fin du siècle dernier, dans de petites structures éditoriales : ces premiers textes seront pour l’essentiel réunis dans Le Verre de l’eau (Le Corridor bleu, 2008). Parallèlement, il participe à l’aventure du Jardin ouvrier, la revue d’Ivar Ch’vavar (1995-2003). Il a publié plus récemment Le Secret secret (Flammarion, 2012), Résolutions (L’Oie de Cravan, 2012) ou encore Le Ruisseau, l'éclair (Rougerie, 2013). Il est également l’auteur de deux études sur Louis-François Delisse (2009) et Pierre Peuchmaurd (2011) aux éditions des Vanneaux. Il a obtenu le prix Georges-Perros en 2012. Il anime les éditions Le Cadran ligné et tient une chronique de poésie sur le site de Pierre Campion.
Revue de presse :
Attention, le citron n’est pas le support du poème (comme chez Francis Ponge), mais bien sa matière. Il est transformé plutôt que révélé. Toutefois, cette transformation s’inscrit dans un cycle : il donne la matière pour créer le texte, et le texte retourne au citron.
Périne Pichon, Libr-Critique, 4 avril 2014. Article complet
Ici, maintenant, un citron se démène, se tortille, se trémousse. Le désir de l’auteur de réduire les choses à ce qu’elles sont se trouve aux prises avec l’exubérance incontrôlée des choses. Avec leurs accointances au monde.
Anne-Marie Beeckman, "Un Citron pressé de dire", in L'Impromptu n°12 (janvier 2014). Article complet
On ne sort pas du mot, pas de la chose non plus, au contraire. On n’en sort pas —définition de l’immanence ?— mais par mille détours, mille voyages. Citron métabolique, comme métamorphoses d’Alice. Loin de la dichotomie pongienne parti-pris des choses (muettes) / compte tenu des mots (la langue, la mère-patrie presse-tige du père-patriote), Albarracin tente l’aventure d’une entrée dans la chose par l’incision, par l’incidence du mot.
François Huglo, Sitaudis.fr, 24 janvier 2014. Lire l'article
On se laisse porter par les répétitions qui tournent la tête et retournent la langue comme un gant jusqu'à nous faire habilement entrevoir et saisir un instant ce qui luit furtivement dans le noir. L'"ici" est le pépin qui innerve tout le texte.
Note de lecture, in revue Contre-allées, n°33/34 (automne-hiver 2013)
Écrit tout entier sur la tonalité de la possibilité rêvée, Le Citron métabolique exalte l'être-ici dans toute sa légèreté. Élégante et joyeuse façon d'en finir avec la pesanteur de l'être-là existentiel.
Joël Gayraud Laurent Albarracin (1970) commence à publier ses poèmes vers la fin du siècle dernier, dans de petites structures éditoriales : ces premiers textes seront pour l’essentiel réunis dans Le Verre de l’eau (Le Corridor bleu, 2008). Parallèlement, il participe à l’aventure du Jardin ouvrier, la revue d’Ivar Ch’vavar (1995-2003). Il a publié plus récemment Le Secret secret (Flammarion, 2012), Résolutions (L’Oie de Cravan, 2012) ou encore Le Ruisseau, l'éclair (Rougerie, 2013). Il est également l’auteur de deux études sur Louis-François Delisse (2009) et Pierre Peuchmaurd (2011) aux éditions des Vanneaux. Il a obtenu le prix Georges-Perros en 2012. Il anime les éditions Le Cadran ligné et tient une chronique de poésie sur le site de Pierre Campion.
De Laurent Albarracin, Le grand os a également publié, dans le numéro 5 de la revue LGO, une série de poèmes inédits, intitulée Res Rerum.
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