21 sept. 2015

Ainsi fut fondée Carnaby Street / Leopoldo María Panero




titre : Ainsi fut fondée Carnaby Street 
auteur : Leopoldo María PANERO 

traduit de l'espagnol par Victor Martinez et Aurelio Diaz Ronda 
postface de Victor Martinez 


88 pages / 13 x 18 cm / dos carré collé 
couverture à rabats (dessin : Luciano & Milo - conception graphique : t2bis)
isbn : 978-2-912528-22-3 / éditions le grand os / collection Qoi 

titre original : Así se fundó Carnaby Street (1970)


parution :  21 septembre 2015 

12 € (+ 1,50 € de frais de port) 


La poésie tranchante et tendre de la mort du rêve dans la dissolution mercantile, entrevue dès 1970.  
Hugues Robert 


4e de couverture

" C’était l’hiver. Certains personnages du monde sillonnaient la ville. Pergolèse, les trafiquants et la Belle au Bois Dormant racontent qu’ici, pendant un temps, un « désir d’être peau rouge » s’empara de nous. Il ne reste plus de tout cela que les « Enfants Perdus » qui, au « Pays du Plus Jamais », permirent de fredonner des hymnes aux rêves « mieux que la réalité ». Des gens qui ne se connaissaient pas entendirent la rumeur d’un livre – enfin, il y avait un livre ! Un certain Flash Gordon et un certain Roger Waters se mirent en contact ; une fille de la Gran Vía et Antonello de Messine devinrent de très bons amis ; la reine des Chats et Bonnie and Clyde firent un voyage ensemble. C’est alors qu’il y eut des messages et des appels, des mots de passe. Le Balafré était arrivé au village sans écharpe rouge et sans arguments. Tout le monde le savait : c’était un jeune poète et son livre répondait au nom étrange de Carnaby Street. 
La secte des « panériens » grandit en silence, sans laisser le temps aux cœurs solitaires de se refroidir aux carrefours des rues. Les lecteurs, une lueur spéciale dans les yeux, parlaient d’un rapport mystérieux à Carnaby. La confusion empêchait de comprendre que chaque lecteur s’était transformé en amant. La légende d’un individu déconcertant, espagnol par-dessus le marché, qui avait assisté à la « Première à Londres de Mary Poppins » et qui, probablement, connaissait Syd Barrett de Pink Floyd, circula jusqu’au paroxysme. Certains jours, à certaines heures, un jeune homme s’approchait du kiosque en chuchotant quelques mots comme une oraison. Les libraires ne comprenaient pas. Lui, désirait ardemment, peut-être même sans avoir feuilleté les pages de « Tarzan trahi » ou de « Autres poèmes », un livre intitulé Así se fundó Carnaby Street. On était en mars de l’année 1970. "
Jordi Jové, extrait de « Así se fundó Leopoldo María Panero », 1986. 

L'auteur 
 
photo : Cèsar Malet (1970)
Leopoldo María Panero (1948-2014), fils d’un poète officiel du franquisme, a été poète, traducteur, nouvelliste, essayiste. À la parution de Así se fundó Carnaby Street, l’auteur a 22 ans et déjà, derrière lui, toute une vie d’écriture et d’expériences-limites : il a connu les geôles de la dictature pour agitation politique, l’internement psychiatrique pour consommation de stupéfiants, plusieurs tentatives de suicide, l’alcoolisme... À partir des années 80, diagnostiqué schizophrène, il séjourne, sans interruption et jusqu’à sa mort, dans différents asiles de fous (l’écrivain récuse la dénomination « hôpital psychiatrique »). Figure à la fois isolée et majeure des Lettres espagnoles, poète autodestructeur à l’humour subversif, qualifié souvent, à tort ou à raison, de maudit, Leopoldo María Panero est à lui seul un phénomène culturel et intellectuel qui fascine plusieurs générations de lecteurs, fous et moins fous. Son œuvre, abondante, témoigne d’un engagement, d’une intelligence et d’une culture qui expliquent sans doute la place singulière qu’il occupe dans son propre pays, hors de toute filiation et communauté poétiques, malgré l’amitié fidèle, entre autres, d’un poète de l’envergure de Pere Gimferrer.


Revue de presse 

« S’appuyant sur une redoutable maîtrise de ce qu’on ne nomme pas encore, en ces années-là, la "pop culture", Panero cultive une vision à la fois hallucinée et affûtée de la mort programmée des rêves d’enfance et de la dissolution mercantile qui s’annonce déjà sous couvert de "libération". » 
Hugues Robert, librairie Charybde, 5 juin 2015. Lire tout l'article 
  
«  Le monde de Panero ressemble à ces coffres de jouets dépareillés permettant aux enfants d’improviser des histoires avec une poupée, un GI Joe et trois petits soldats ; ou mieux encore, de ces constructions adolescentes consistant à coller sur un mur articles de presse, morceaux de textes, dessins et photographies en un cadavre exquis toujours en expansion, sorte de témoignage à l’instant T de la construction d’un individu. » 
Julien Delorme, Addict-Culture, 22 octobre 2015. Lire tout l'article
  
« L’écriture relève du poème en prose, dans la lignée d’Aloysius Bertrand, pour les tableaux insolites, de Lautréamont, pour la cruauté ludique et, hors parenté littéraire, d’un Pierre Dac ou d’un Alphonse Allais pour l’esprit nonsensique. Chaque texte semble amorcer un récit ou esquisser un tableau mais c’est pour procéder aussitôt à l’interruption, à l’effacement, à l’autodestruction. » 
Michel Ménaché, Europe n°1041-1042, janv.-fév. 2016. Lire tout l'article 
  
« Critique et mélancolique, riche et déjanté, maudit et iconique : tel est, à l'image de Leopoldo María Panero, Ainsi fut fondé Carnaby Street. Recueil poétique et geste politique sous ses airs publicitaires et fragmentés, provocateur et polémique sous ses dehors légers, britannique et hispanique de cœur et d'âme, ancré et déraciné, marqué par son époque et ses origines, manifeste d'une jeunesse perméable et réfractaire asphyxiée par le régime et attirée par l'appel d'air de l'étranger, fatiguée du franquisme et éreintée par le divertissement. » 
Eric Darsan, 19 février 2016. Lire tout l'article 
  

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