30 avr. 2013

À propos de Poèmes noirs (1)


(Equus quagga)

Voici la note de lecture que Michel Ménaché consacre aux Poèmes noirs dans le numéro 1009 de la revue Europe :

Huilo RUALES HUALCA : Poemas negros
traduit de l’espagnol par Aurelio Diaz Ronda, éd. Le grand os, 17 € 
Poète équatorien, né en 1947 à Ibarra, Huilo Ruales Hualca navigue depuis près de trente ans entre « l’asile de fous » (L’Amérique latine) et « la maison de retraite » (l’Europe). Il a reçu à Paris en 1983 le prix de littérature hispano-américaine Rodolfo-Walsh mais c’est seulement aujourd’hui qu’il est publié en français. Le traducteur, Aurelio Diaz Ronda a rassemblé des poèmes de trois recueils : L’ange du gasoil (1999), Pavillon B (2006) et Croupe de zèbre sans rayures (2012).
D’un lyrisme rageur, sulfureux, ces poèmes cultivent la provocation, l’autodérision, l’électrochoc émotionnel, en images fortes, subversives, tantôt marquées d’un expressionnisme cru, voire cruel, tantôt d’un surréalisme fantasmagorique, insolite et fulgurant… 
Dans L’ange du gasoil, le poète (têtard d’ange) se joint à tous les apatrides, s’élance au-dessus du chaos : « je ne suis pas le soleil malgré mes ailes de gasoil. » Cri de révolte contre la barbarie du désordre établi dont sont victimes les enfants persécutés, à l’abandon : « j’ai vu déféquer la police du monde / sur les enfants couleur thé. » Evocation sordide des bas-fonds, visionnaire, exacerbée par le brouillage sensoriel : « j’ai vu un ruffian se faire ronger par les enfants bleus / qui bâtissent avec leurs cœurs de loup une cité secrète /  dans les égouts de Bucarest // j’ai vu et continue de voir l’arôme crématoire de la chair / le goût à chevelure brûlée de l’air…» 
Le second poème de Pavillon B annonce dès le titre la fureur de dire : Une envie de tuer sur le bout de la langue ! La morbidité baroque des images mêle le feu et le sang : « je suis un ange qui a appris l’alphabet dans le feu [...] je suis une goutte de sang sur une tête égorgée. » Parole inspirée et dévastatrice, délire lyrique avec des touches d’humour noir : « le médecin me dit de ne pas manger les nymphes sans les déplumer. »
Toujours en partance pour « mourir de faim grâce à la poésie », dans Croupe de zèbre sans rayures, fuse l’autodérision grinçante : « Toi rêver ? Ne me fais pas rire ou je vais encore perdre mon dentier… » Mais derrière le masque bouffon, la loufoquerie épique, la parodie, perce la souffrance originelle : « j’ai besoin de mettre dans un poème cette forêt incendiée que fut mon enfance / j’ai besoin d’évacuer le tumulte qui est passé sur moi comme une / légion de soldats de plomb aux sphincters abîmés... » L’Europe serait-elle une terre d’asile pour l’auteur ? Aucune idéalisation en dépit de l’attrait. Macabre et fascinante, il la décrit comme « une maison de retraite où l’on fabrique des têtes de mort avec des dents en or. » Et s’il aime les villes nouvelles, c’est que « les assassins y sont joyeux » et que, « en général les villes nouvelles se déshabillent d’un coup / révélant sans la moindre pudeur, presque avec méchanceté, / le mécanisme complexe de leurs prothèses. » Jack Kérouac, Antonin Artaud, Malcom Lowry, fantômes tutélaires traversent en lévitation la poésie  de Huilo Ruales Hualca : « Malcom Lowry boit avec la ferveur du suicidaire rescapé qui a peur d’être éternel. » Autre rencontre mémorielle, apatride, de la noirceur existentielle : « J’ai passé mes nuits dans la rue où a vécu Cioran […] rue qui traverse une infinité de fois le monde…» Entre dégoût sarcastique et sensualité avide, les mégapoles exercent leur attraction. Mais de désillusions amères en fulgurances nihilistes, Moscou, Istanbul, Paris, Varsovie, et autres monstres urbains pavent des pires intentions « les sept enfers de [la] divine comédie » du poète équatorien.
Dans un monde où tout est normalisé, falsifié, « le langage castre, ment, salit, usine, standardise, évide / Le langage tue… » La poésie elle-même, « avec ses griffes », n’est pas épargnée dans ce jeu de massacre : « Pourquoi pleures-tu maman, papa est déjà mort. / Parce que tu es vivant […] Parce que tu as découvert la page blanche / Parce que la page blanche est le portail de l’abattoir / Parce que la page blanche est un asile de fous endormi… » Huilo Ruales Hualca fraternise aussi avec Gamoneda qu’il lit un jour à voix haute dans le métro face à des passagers abasourdis ou en larmes !
On retiendra enfin ce très beau poème composé de variations sur le passage d’une langue à l’autre : De l’érotique de la trahison de la traduction. Jonglerie verbale qui célèbre les potentialités et les fécondations nées de la traversée des langages : « Deux langues faisant d’un seul poème deux poèmes / Deux langues se cherchant dans le corps d’un poème / Deux langues s’éloignant dans le corps d’un poème […] Que la voix de ma langue envahisse le silence de ta langue… »
Le pessimisme de ces Poèmes noirs est paradoxalement jubilatoire. Derrière la dérision subversive et la morbidité mortifère perce une humanité sensible d’écorché vif, une avidité d’être avant de disparaître... Le mérite de la traduction est d’avoir rendu cette poésie palpable, avec ses jongleries nonsensiques, ses licences orthographiques, ses métaphores déjantées, sa fièvre existentielle… En témoigne l’autoportrait désintégré sur lequel Huilo Ruales Hualca laisse le lecteur : « mon visage de poète est un miroir en miettes. / Mon charme est autiste. / Ma mémoire un cimetière cosmique…»

Michel MÉNACHÉ (Europe n°1009, mai 2013)

22 avr. 2013

À propos de LGO 5 (1)



Sous la forme d’un carnet spiralé avec une élégante jaquette, format carré, typo variée mais sobre, une revue 100% poèmes si l’on reprend pour soi la proposition 5 de En guise d’artpoétique de Huilo Ruales Hualca, le poète équatorien traduit par Aurelio Diaz Ronda : « La poésie est mouvement. Le reste, c’est de la prose »*. Ainsi, si l’on se laisse aller à la mobilité, L. Albarracin vous révèle avec Res rerum les 22 arcanes majeures de la Réosophie qui est la gnose des choses et la vraie science des objets, C. Macquet joue de l’ambiguïté du fameux « Traduttore traditore » au-delà même des connus renversements borgésiens, J-F Magre joue de l’envoi postal dans une polysémie de réécritures parodiques de l’échange intime, S. Vizcaino offre deux poèmes dont la dimension tragique, en presque clôture du volume, laisse place à G. Mar, Le long du fleuve, extraits comme en miroir des douleurs qui précèdent.
Yves Boudier, CCP (Cahier Critique de Poésie) n° 25 (mars 2013)

* En fait, la citation est attribuée par H. Ruales Hualca à l'anti-poète Nicanor Parra (photo)


Merci à notre limier anonyme (il se reconnaîtra) qui, au prix de multiples dangers, a obtenu copie de cette note de lecture.

4 avr. 2013

Tchoôl ! / Christophe Macquet




titre : Tchoôl !
auteur : Christophe Macquet

96 pages / 10,5 x 15 cm / dos carré collé
isbn 978-2-912528-17-9 / éditions le grand os / collection Lgo 
avec deux photographies noir & blanc de l'auteur 

parution : 4 avril 2013

9 (+ 1,50 € frais de port)  

ACHETER


ce qu'ils en pensent : 

"L’extérieur attaque de toutes parts et pulvérise le discours ; la perception est toujours fragmentaire, avec rapides changements d’échelle et effets de zoom haute définition. Ce chaos produit un effet de réel en même temps qu’une étrangeté comique." 
Typhaine Garnier. Sitaudis (14 mai 2013). Lire tout l'article 

"Comme un descendant de Cendrars, peu enclin aux chichis et aux esthétismes racoleurs, Christophe Macquet a choisi la voix brutale pour raconter ses histoires. Vraies, "et raides" avec ça."
Eric Dussert. Le Matricule des Anges n°144 (juin 2013). Lire l'article 

"C'est déstabilisant, comme tout ce qu'écrit Macquet (on a l'impression de tourner sans fin dans le tambour d'un lave-linge), mais ô combien grisant. (…) On retrouve là l'énergie si propre à son style trépident, ces trémulations caractéristiques de sa poésie incisive et survoltée." 
Romain Verger. L'anagnoste (26 septembre 2013). Lire l'article  
 

extrait :
" il se lève avec le soleil

le cou endolori mais très en forme

des années qu’il n’a pas dormi comme ça, sans cahots, sans ratures, sans frapper dans les murs, dans l’esquive aux ailes de moiteur, aux froufrous démultipliés, les moustiques ont bien bu, une goutte, à peine, ils zigzaguent bas gravides, rougis par le sang du rouquin, de juste, rassasiés éphémères, dans l’actu de la brume indivisible, Avine fait quelques étirements de hanche, se dirige (tout guilleret) vers la cabane en tôle qui fait office de toilettes et lâche dans l’étang son dernier colombin français 
tu veux l’herbe ou la femme ? lui demande en français monsieur Douze, le tenancier, qui pense avoir senti son homme et qui mime assez tristement la connivence, Avine lui tend son dollar, et l’autre recompte sur le bout d’un doigt spatulé, sensible, il n’a pas la sécurité sociale, son frère est mort de l’encéphalite japonaise, l’année dernière, la crémation fut lente, les touristes ont peur du pays, on dit que les chasseurs de fiel humain rôdent encore autour des villages, quand la lune fait peau neuve, on dit qu’il vaut mieux ne pas voir, que ça donne la conjonctivite, il y a cinq ans, sa deuxième femme, avec le chef de la commune qui a les joues grêlées par la petite vérole, un hélicoptère passe, les touristes ont peur du pays, mais il y en a qui viennent de temps en temps, et puis qui disparaissent, on est gentil, tu veux l’herbe ou la femme, ce n’est pas mon tatouage, qui me sauvera s’ils reviennent, on est cruel, on peut travailler des lombaires et des zygomatiques depuis l’enfance, c’est beau quand même, les échaliers de bambou, les aigrettes au long cou sur le talus des rizières, et puis l’eau vive, les touristes ne sont pas comme nous, les ramboutans, les coupures de courant, l’éléphant qui s’affole, la descente de l’huile du désir, qui dégoutte dans son œil, qui dévaste la scène, les chiens aboient, on les bâillonne, on leur grave un ultime message, en lettres mercenaires, juste au sommet du crâne, c’est magique quand même, les agaves dodus, les cactus à raquettes, les euphorbes, les kalanchoés, qu’on vole, dans les plates-bandes du voisin, l’année prochaine, le chef de la commune qui vient raconter ses salades pendant que nos filles aiguisent leurs couteaux, tu pars ?

ça va, ça va, je ne suis pas un acteur, encore moins un boucher, Teresa y’a pas si longtemps, et la feuille de troène (il pouvait en mâcher un nombre incalculable en rentrant de l’école), c’est dingue, les silences indigènes sont encore plus bavards que les silences de Teresa, j’ai le goût du troène dans la bouche, j’ai le goût du genêt du froid des garennes, des tritons dans les mares, des blockhaus et des goélands qui s’écrasent au pied des falaises, monsieur Douze au revoir ! on ne paie pas l’herbe, il faut marcher ! mais j’aimais ta façon de dire « l’année prochaine »
"


Christophe Macquet est né en 1968 à Boulogne-sur-Mer. Il vit à Buenos Aires, en Argentine, depuis 2006, après avoir passé dix ans en Asie, essentiellement au Cambodge. Il a publié Luna Western (Buenos Aires : éd. Paradiso, 2011) — dont la revue LGO donne de larges extraits dans son numéro 5


Du même auteur aux éditions Le grand os :

cri & co (2008) 

KBACH (2012) 

18 mars 2013

Tout a une fin / video


" Ce qui est dit à la fin est ce qui arrive en dernier est ce qui est dit en dernier. Si ce qui est dernier n’est pas dit ce qui arrive en dernier coupe. Alors ce qui est dit à la fin est ce qui est arrivé en avant-dernier. Toute fin comme tout commencement et peut-être plus que tout commencement est notable est davantage visible est regardable est plus présente…" 




(cliquer sur ce lien pour voir la video sur VIMEO)
 
un film video de Frédéric Clanet autour d'une lecture-performance de Pasina et cie, le 11 mars 2011 à Toulouse, lors de la 3e édition de feu le festival Les Perforeilles


tout a une fin / Pasina & cie

textes : Ana Tot et Aurelio Diaz Ronda

habillage, mise en scène et en mouvement : Valeria Pasina

avec Emilie Bousquet, Céline Couronne, A. Diaz Ronda, Alfonsina Faya, Ximena Faya, V. Pasina, Colin Pasquier et Jérôme Quercia

20 févr. 2013

Tchoôl !, entrée en matière


Avec Tchoôl !, à paraître dans les prochaines semaines dans la collection Lgo, se clôt la "trilogie cambodgienne" de Christophe Macquet, dont Cri & co et KBACH, également publiés par Le Grand Os, constituent les deux autres volumes. L'auteur en a-t-il fini pour autant avec le pays khmer, où il a vécu dix ans ? En 2006, notre baroudeur a troqué l'Asie pour l'Amérique du Sud, faisant de Buenos Aires son nouveau port d'attache. C'est de là qu'il nous fit parvenir en 2011 un Luna Western (Paradiso ediciones) tout ce qu'il y a de plus argentinesque et, à sa façon — c'est-à-dire réellement — borgésien. 

Christophe Macquet. La Leona, Patagonie, janvier 2013

Mais revenons à Tchoôl ! (en khmer : "entrer, pénétrer, à l'attaque…"). Où l'on retrouve Avine, le double géant et roux du narrateur, à son arrivée (son "entrée") en terre asiatique… Sur une durée narrative de quelques heures, quelques jours au plus, le récit s'enroule et concentre en lui — dans une prose déroutante de fluidité et de mystère, précise, complexe, vibrante comme une dentelle organique — plus d'une décennie d'expériences et de sensations futures… Où l'on détricote un passé boulonnais soudain mis à distance par "le vol MH493"… Où l'on accompagne Avine qui "lâche dans l'étang son dernier colombin français" pour mieux se retrouver dans l'ombre, à son tour, de son double installé


Une première version du texte a paru en deux livraisons dans la revue La Main de Singe en 2005, sous le titre "La réincarnation des amibes" et la signature de Christophe Antara, alias Macquet.

Nous donnons ci-dessous les premières pages de ce retour sur des premiers pas en étrangeté, premiers frottements avec les figures, couleurs, sons, sens, rythmes de la ville cambodgienne et d'un soi transporté en territoire inconnu, donc pénétrable. Tchoôl ! À l'attaque ! 
 
Photo : Christophe Macquet, 2005


Tchoôl ! (extrait)  



 


Avine en avion

le vol MH493

en classe économique

en musoir avancé

la pluie qui tombe

la pluie qui tombe

en mythobézoarchibermiphiscoté sous quinzaine
 
Avine

il a froid

il est grand

la pluie qui tombe

il est trop grand

ses genoux lui rabotent les mâchoires, sous la casquette, un visage sans viande, un œil à travers le hublot, il voit les parcelles de la France, bien ordonnée, comme au fond de la mer, sous les nuages, une oreille à l’affût, toujours la plainte des Lulutes à Jésus Flageolet

guesh thorkeyrig xùa curyé
huigneu ma lingueu ross’
et raide !

l’autre œil
 

l’hôtesse malaise a le chignon des nuits

une cicatrice brune, enfouie sous le duvet de la nuque, les hanches suffisamment larges, Avine a mal au dos, il reste au moins douze heures, le bourdon des Lulutes va s’apaiser, j’espère, s’aboliront dans la terre étrangère, le miel à l’entrejambe

l’hôtesse et l’abeille inouïe

priyush hüé pel appaj mù
zavé min tien galand Macquet
et raide !

dans l’autre oreille

Avine entend la pluie qui tombe sur le phare de la Horce, sur le gothique Saint-Greval, dans les oyats de la dune surplombant le schorre (dans les oyats de la dune surplombant le schorre), dans les douves où la mousse se remémore encore
 
piùrey mà dip olax holboq
ça la baldec à la croix lauf’
et raide !

c’est un voyage sentimental et plein de .... qui sifllent

Avine a du courage, Avine a mille euros sur un compte

il sait qu’il n’a plus rien à perdre depuis qu’il ne lit plus les livres, depuis que Teresa baise avec le gros Charles, depuis que Pépé Jean-Baptiste a cassé sa pipe à Alprech

hora zap gùl dayang kaou
croupi meu din l’tir fond
et raide !

c’est le chien de Matante, Tino, qui l’a mis sur la piste

un teckel à poils durs
 

rogue et teigneux en diable

c’était à deux heures du matin, les maîtres étaient couchés, il a compris dans son œil (l’œil du pauvre basset), à sa respiration patiente…, qu’il fallait partir au plus vite, Tino, le terrible secret quand les maîtres s’endorment, la lune évanouie, les mouches qui crépitent sur le sol, le vent stupide, le pin des Landes qui gigote au bout du jardin, et cet Avine, ce grand benêt d’Avine, qui ne veut pas dormir

(…) "

17 févr. 2013

Lecture de Huilo Ruales Hualca

Retour en images sur la rencontre avec Huilo Ruales Hualca et ses invités, le 2 février dernier dans les salons du Grand Os. Merci à tous les participants et particulièrement à Eric Poirette pour ses photographies.





27 janv. 2013

Carte blanche aux Poèmes noirs

 
samedi 2 février 2013 à 20 h 30
Le Grand Os reçoit dans son salon 
l'écrivain équatorien
Huilo Ruales Hualca
 
 
à l'occasion de la parution de
traduit de l'espagnol par Aurelio Diaz Ronda 
 
rencontre et lecture bilingue
avec l'auteur et le traducteur
suivies d'un verre et d'une collation

entrée libre
dans la limite des places disponibles 

Le Grand Os / 7 rue Charles Baudelaire / Toulouse (F-31200) 
réservation recommandée / tél : 05 61 63 64 04
 

23 janv. 2013

Collection de l'umbo



Publication confidentielle diffusée pour une seule lèvre et pour dans mille ans, l'umbo est un divertissement confidentiel et une rêverie, l'ébauche nonchalante d'une revue. L'umbo est un passe-temps paradoxal : réunir et partager avec quelques complices, un choix d'empreintes et d'affirmations poétiques, pour le seul plaisir ; interroger le grondement des nuages – tant qu'il dure – et soumettre à la question sa propre nécessité. Si rien ne va de soi c'est pourtant l'évidence qui est visée…  
Hans-Peter Paragem 

 
Dans la série Passage du sud-ouest, la Collection de l'umbo publie des plaquettes de poésie à la facture élégamment modeste. En 2012, parmi d'autres, deux auteurs chers au Grand Os y ont été publiés :
 
• Ana TOT, L'amer intérieur (Luca l'irascible)

À lire : la chronique de Typhaine Garnier sur Sitaudis.
 
• Laurent ALBARRACIN, Le poirier, avec des dessins de Pierre Bessompierre. 
 
On peut commander ces ouvrages au prix,
respectivement, de 4 et 5 euros (frais de port compris) en se rendant sur le site de la Collection de l'umbo

19 janv. 2013

Huilo Ruales Hualca en chair, en os et en membrane



À lire, deux extraits des Poèmes noirs sur Membrane, le blog foisonnant de Romain Verger. 

Huilo Ruales Hualca et son traducteur, Aurelio Diaz Ronda, donneront une lecture bilingue des Poèmes noirs à la Maison du Grand Os à Toulouse, le samedi 2 février 2013. Une occasion unique d'écouter et de rencontrer l'écrivain équatorien avant qu'il quitte la France pour plusieurs mois. Plus de précisions très bientôt et ici-même. 

12 janv. 2013

Prochainement sur vos écrans




Bande-annonce de Minuit passé 
un film video de Jean-François Magre 
avec Michel Turquin (2012) 

« Ceci n'est pas un rêve, mais le monde des images lui-même entraînant l'esprit où il n'aurait jamais consenti à aller, le mécanisme en est à la portée de tous. »
Antonin Artaud, texte de présentation du film La coquille et le clergyman de Germaine Dulac.

« Le rêve procédait à une véritable déconstruction de l'univers du dormeur et à une fabrication de "mondes possibles". Autrement dit, le rêve est un inlassable fabricant d'hypothèses. C'est là sa principale dynamique. Il puise évidemment ses matériaux dans l'expérience du rêveur, ses perceptions, ses pensées, ses souvenirs -ses problèmes, surtout ! Il fragmente ces matériaux en éléments discrets et les recombine en assemblages nouveaux qu'il présente au dormeur comme des scènes vécues, ainsi que l'on projetterait un film. De là, cette sensation d'étrangeté. Il est à la fois expérience intime, mais aussi externe puisque le rêve est perception. »
Tobie Nathan sur La nouvelle interprétation des rêves, Libération NEXT n°36.


Voir une autre video de Jean-François Magre sur le blog du grand os.

8 janv. 2013

Brea et Macquet sont sur un bateau…



À lire sur Hublots, le blog de l'écrivain Philippe Annocque, un extrait de KBACH de Christophe Macquet et un poème d'Antoine Brea tiré de Simon le mage


Pour rappel, sur notre site :
  
Simon le mage, d'Antoine Brea. Ed. Le grand os, 2009.

KBACH, de Christophe Macquet. Ed. Le grand os, 2012. 

6 janv. 2013

16 déc. 2012

Portes (momentanément) fermées


Message important :

Initialement prévues pour être ouvertes les 22 et 23 décembre 2012, les portes de la maison et des ateliers du grand os resteront closes

Les expositions, lectures et rencontres prévues ne sont pas pour autant annulées, mais reportées à un week-end de janvier ou février 2013. Toutes les précisions (notamment les dates) seront annoncées très prochainement ici-même. 

Que ceux qui avaient l'intention de venir ces jours-là veuillent bien nous en excuser. Les autres peuvent continuer à dormir.
 

9 nov. 2012

Poèmes noirs / Poemas negros, de Huilo Ruales Hualca



titre :  
Poèmes noirs : anthologie personnelle 
Poemas negros : antología personal 

auteur : 
Huilo Ruales Hualca


Traduit de l'espagnol (Équateur) par Aurelio Diaz Ronda

édition bilingue / edición bilingue
160 pages / 15 x 21 cm / dos carré collé
isbn 978-2-912528-16-2 / éditions le grand os / collection Qoi

parution : 10 novembre 2012
 
17 € (+ 1,50 € frais de port) 





On en a dit :

"D’un lyrisme rageur, sulfureux, ces poèmes cultivent la provocation, l’autodérision, l’électrochoc émotionnel, en images fortes, subversives, tantôt marquées d’un expressionnisme cru, voire cruel, tantôt d’un surréalisme fantasmagorique, insolite et fulgurant… (…) Le pessimisme de ces Poèmes noirs est paradoxalement jubilatoire. Derrière la dérision subversive et la morbidité mortifère perce une humanité sensible d’écorché vif, une avidité d’être avant de disparaître... Le mérite de la traduction est d’avoir rendu cette poésie palpable, avec ses jongleries nonsensiques, ses licences orthographiques, ses métaphores déjantées, sa fièvre existentielle…"
Michel Ménaché, revue Europe n°1009, mai 2013 - Lire la chronique complète



Huilo Ruales Hualca est né en 1947 à Ibarra, en Équateur. Depuis plus de vingt ans, il navigue entre “l’asile de fou” et la “maison de retraite”, c’est-à-dire, respectivement, l’Amérique andine et la France. Il a publié entre autres les romans Maldeojo (1998), Qué risa todos lloraban (2008), Edén y Eva (2010) et plusieurs recueils de nouvelles et de micro-fictions : Loca para loca la loca (1989), Fetiche y Fantoche (1994), Cuentos para niños perversos (2004), Esmog (2005) etc. La présente anthologie poétique regroupe des poèmes extraits de trois recueils : El ángel de la gasolina (1999), Pabellón B (2006) et Grupa de cebra sin rayas (2012). C’est son premier ouvrage traduit en français.
 
Huilo Ruales Hualca nació en 1947 en Ibarra, Ecuador. Desde hace más de veinte años, pasa alternativamente del “manicomio” al “geriátrico”, es decir respectivamente, America andina y Francia. Entre sus publicaciones, destacan las novelas Maldeojo (1998), Qué risa todos lloraban (2008), Edén y Eva (2010) y varios libros de cuentos y microficciones : Loca para loca la loca (1989), Fetiche y Fantoche (1994), Cuentos para niños perversos (2004), Esmog (2005) etc. La presente antología poética abarca poemas incluídos en los poemarios El ángel de la gasolina (1999), Pabellón B (2006) y Grupa de cebra sin rayas (2012). Este es su primer libro traducido al francés.

7 nov. 2012

Salon L'Autre Livre 2012 / Paris




Pour la première fois Le grand os aura un stand (A34) au salon international des éditeurs indépendants, L'Autre Livre, qui se tiendra à l'Espace des Blancs-Manteaux, dans le Marais à Paris, du vendredi 16 au dimanche 18 novembre 2012. On pourra croiser sur le stand l'écrivain-cinéaste-vidéaste-etc Jean-François Magre et le dimanche, peut-être, l'auteur équatorien Huilo Ruales Hualca, dont nous publions ces jours-ci l'anthologie bilingue "Poèmes noirs / Poemas negros"

L'Autre Livre
Espace des Blancs-Manteaux
48 rue Vieille-du-Temple
75004 Paris 
(Métro Hôtel de Ville)
Entrée gratuite 

vendredi / 14h-22h
samedi / 11h-20h
dimanche / 11h-19h