Affichage des articles dont le libellé est Revue de presse. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Revue de presse. Afficher tous les articles

21 juin 2019

Gare Maritime 2019




La livraison annuelle de Gare Maritime : anthologie écrite et sonore de poésie contemporaine est disponible depuis début juin.

La revue revient sur la programmation de la Maison de la poésie de Nantes durant l'année écoulée et notamment sur le festival MidiMinuitPoésie #18, qui avait fait la part belle aux éditions Le Grand os et à deux auteurs maison, Ana Tot (à la guitare : Stéphane Barascud) et Antonio Ansón, qu'on retrouvera dans les pages et sur le CD de ce bien bel objet. 

Elle est en vente sur le site de la Maison de la poésie au prix de 17 euros (+ 3,70 de frais de port). 

Pour découvrir le sommaire complet, voir la liste des libraires où elle est distribuée ou commander directement son exemplaire, c'est ici :  
http://maisondelapoesie-nantes.com/anthologie-gare-maritime-2019-commandez-votre-exemplaire/ 

18 juin 2019

mottes mottes mottes | lu par Eric Darsan



Eric Darsan se fend d'une "bonne note" à propos de mottes mottes mottes d'Ana Tot sur son blog valant détours. Chouette ! Extrait : 
"Un recueil (en)chant-ant/-eur, que l’on croirait en(tendre)-chant-er/-é (de même), livret rythmé comme du papier à musique, qui s’ex-im-prime à tue-tête(s), se lit en tous lieux et sens, horizontal et/ou vertical (ainsi le très beau, double et entremêlé ruban), et/ou alternativement avec sa reliure spiralée et ses pages tête-bêche qui rappelle les calendriers (« un événement a lieu (…) où est le son | d’autres événements | bientôt » (5 ou 6 août)). Perpétuelle et (im)pertinente, la poésie d’Ana Tot y apparaît plus drôle et chantante que jamais. (« jours conjugués (…) jouer/jouer/jouer/ne pas s’arrêter/jouer/jouer/jouer » (jubile)). " 
Eric Darsan, 10 juin 2019. 
Lire la chronique complète sur le blog de l'auteur

8 févr. 2019

mottes mottes mottes | lu par Tristan Hordé



Tristan Hordé livre une pertinente note de lecture du dernier ouvrage d'Ana Tot sur Sitaudis. Extrait :
" On ne peut pas choisir pour pseudonyme un double palindrome (Ana + Tot—Thot, dieu des scribes et de la parole) sans avoir un goût prononcé pour toutes les manipulations possibles de la langue, et c’est le cas : l’auteur, à sa manière, s’apparente aux Grands Rhétoriqueurs pour l’invention, la virtuosité et l’humour. Il joue avec la syntaxe, la morphologie, la prononciation, avec les figures de rhétorique, le sens des mots, la versification sans qu’il soit aisé de proposer des classements. Le livre lui-même rompt joyeusement avec la pratique éditoriale ; il se présente sous forme d’un carnet à spirale (16 cm x11 cm), avec une première et une quatrième de couverture semblables, on peut donc commencer à lire d’un côté (numérotation paire des pages) ou de l’autre (numérotation impaire), en résistant à la tentation de lire successivement, par exemple les pages 1 et 114 ou 3 et 113. (...) "
Lire la suite

1 déc. 2018

mottes mottes mottes | lu par Jean-Pascal Dubost

 

Une brève de lecture du recueil mottes mottes mottes d'Ana Tot, signée Jean-Pascal Dubost :
"Au format carnet à dessin avec reliure à spirales, et lecture aller-retour, Ana Tot, ainsi que dans le titre dans lequel le son de son nom tombe et fait écho, Ana Tot déploie une série de poèmes à résonnances ludiques. « Dans équilibre/il y a/libre » annonce le premier poème marquant l’intention : librement rester en équilibre entre le son et le sens qui en découle, s’il en découle. En effet, parfois, à force de jeux, de pirouettes et de tourniquets sonores, de vers ou de rimes écho, de légèreté comptine, d’apesanteur verbale, parfois, en ces poèmes généralement courts qui ont l’air quelques fois de nursery rimes qui tournent autour d’un point central (« un autre moi qui point en moi ») jusque « courir le risque/du disque rayé/du dit que l’on raille/du discours qui déraille » et font songer à la déraison rythmique de Ghérasim Luca, parfois et alternativement on a le sentiment qu’Ana Tot joue avec la fameuse hésitation son/sens de Paul Valéry et par conséquence avec le sérieux de la poésie et s’en moque comme une enfant détournant le sens des mots, ou travaille à la limite du non-sens en cela que les sons font que le sens du poème tourne en rond et se mord la queue ou se court après, et d’autres fois encore, on voit au cœur du poème la poète se retourner pour révéler qu’il n’y a rien à révéler (ironie orphique ?) Au-delà des jeux sonores, c’est à lire comme une petite moquerie sans méchanceté de la poésie sérieuse. " 
Jean-Pascal Dubost, in Poezibao, 08/11/2018

3 janv. 2018

"Génial et génital" lu par Fabien Ribery



Une note de lecture de Fabien Ribery, sur son site L'Intervalle, à propos de "Génial et génital" de Soth Polin. Premières lignes : 
 Alors là, on arrête tout, tout de suite, mais vraiment tout, il faut que je vous passe un nom, celui de Soth Polin, écrivain cambodgien de 74 ans vivant aujourd’hui sur la côte ouest des Etats-Unis, appelez un taxi, c’est peut-être lui, auteur d’un livre culte écrit à la fin des années 1970, L’Anarchiste, de pas mal d’autres incendies encore inconnus de ce côté-ci du globe, et du superbe, électrisant, balayant, fouettant Génial et Génital, traduit du khmer par le non moins enthousiasmant Christophe Macquet...
Lire tout l'article

Génial et génital de Soth Polin (Le Grand Os, 2017)



5 nov. 2017

"Génial et génital" lu par Olivier Jeandel


Dans le n°277 de "Gavroche magazine" de novembre 2017, une note de lecture d'Olivier Jeandel, libraire à Carnets d'Asie (Bangkok et Phnom Penh) à propos du recueil de nouvelles de Soth Polin. 



Génial et génital de Soth Polin (Le Grand Os, 2017)

18 sept. 2017

À propos de "L'Oiseau" de Christophe Macquet



Une chronique de Fabien Ribery, sur son blog L'Intervalle, à propos du livre de photographies de Christophe Macquet, L'Oiseau : récit physique (Le Grand os, 2014): 

"Voici un livre à propos duquel on ne sait rien ou presque.
Publié à cent exemplaires par l’excellente maison d’édition de Toulouse Le grand os (vingt ans d’activités poétiques au sens large), L’Oiseau, du photographe  Christophe Macquet, est une composition de quatre-vingt-deux images prises un peu partout dans le monde entre 2005 et 2012, principalement en Amérique du Sud.
Aucun texte explicatif, aucun bavardage, aucun caquetage, mais une séquence de photographies brute et délicate sur papier glacé.
Livre édité en format italien, propice à l’envol des feuilles, L’oiseau, sous-titré « récit physique », est une ballade sensorielle dans un monde, dont on peut raisonnablement penser qu’il est vu par un volatile pérégrin.
Bird People, de la cinéaste Pascale Ferran (2014), mettait en scène la métamorphose d’une femme en oiseau, contemplant le monde comme s’il apparaissait pour la première fois, et l’on se surprenait alors à rêver de devenir un jour moineau, fantasme dont il semble que Christophe Macquet soit lui aussi l’objet, ou le sujet.
Posant sur le blanc des pages des empreintes de regard plus que des indices, le photographe nous entraîne dans un voyage à tire-d’aile,  léger, incongru, ou grave.
Un chien est étendu parmi des confettis. Est-il mort ?
Ce trou sur le pare-brise provient-il d’un impact de balle ?
Cette femme nue, endormie, étendue sur un lit inondé de soleil, nous tend-elle un piège ?
Road-trip, L’Oiseau est aussi de l’ordre d’un mental-trip, comme si chaque chose – aucune hiérarchie entre les humains, les animaux, les végétaux et les matériaux de toutes sortes – était perçue sous l’effet d’un doux hallucinogène.
Qu’il s’agisse de l’orange de tulipes ouvertes, radieuses, ou du rose de pétales flottant sur l’eau, les couleurs paraissent quelquefois trop belles pour ne pas être ironiques, ou irréelles.
La récurrence des motifs forme des thématiques organisant, par échos successifs, l’ensemble de l’ouvrage : les oiseaux ou insectes volants, les vitres, les canidés, les ombres, les poitrines féminines, les émulsions ou bulles, les craquelures, l’eau, les ciels, les arbres.
Longue vibration d’images, L’Oiseau invente ainsi un territoire à la fois très concret et imprenable, nimbé de mystère, d’inquiétante étrangeté et de désir de rencontres."
Fabien Ribery, in L'Intervalle, 11/08/2017 - Lire tout l'article

16 déc. 2016

Ana Tot et le minotaure / par G.MAR

 
 
" Où commence dans une œuvre l’instant où les mots deviennent plus forts que leur sens ? Quand la prose d’Ana Tot, et sa mécanique retorse imposée au logos dans toute l’étendue du sens que les grecs antiques conféraient à ce mot, à la fois langage et raison, perd-elle son nom de prose ? Chaque phrase ne se laisse-t-elle pas comprendre ? Chaque suite de phrases n’est-elle pas logique ? Les mots ne disent-ils pas ce qu’ils veulent dire (littéralement dans tous les sens du terme comme disait Rimbaud) ? A quel instant, dans ce dédale aux murs maçonnés de mots clairs le sens s’est-il égaré ? A quel nouveau dictionnaire (nouveau territoire du sens) Ana Tot contraint-elle les noms de s’expatrier ? A quel embranchement, quel détour, le raisonnement le plus circonspect s’aperçoit-il qu’il a cessé de suivre le fil censé lui assurer la possibilité de faire marche arrière pour revenir à lui-même (hors du labyrinthe), fort de toutes ses certitudes passées ? Ce fil, perdu, fût-il retrouvé ne serait à coup sûr plus le même, et l’auteur de cette prose vissée sur le noyau vide du sens depuis lequel sa prose rayonne, et en lequel il nous perd, ne s’étonne même plus qu’un autre, en lui-même, a pris sa place au cœur du labyrinthe, et que le miroir en lequel son identité (ses mots) se reflète, n’est qu’un miroir déformant. (...)
  
G.MAR 
à propos de "méca" d'Ana Tot (éd. Le Cadran ligné, 2016) 
sur son blog La Part du mythe

6 juil. 2016

À propos de "Ainsi fut fondée Carnaby Street" (4)




Eric Darsan a lu Ainsi fut fondée Carnaby Street et nous livre ses impressions dans une chronique puissante, collant au plus près, sur le fond comme sur la forme, au texte du jeune Leopoldo María Panero. Extraits :
"Cosmogonie. Psychanalyse des contes défaits. Instantanés. Polaroïd. Tables de la Loi et tabloïds. Fables déphasées. Mythologie enfantine. Enumération. Accumulations. Strates. Poétique des ruines. Pulp fiction. Comics. Strips. Bandes dessinées, découpées, flip-book dont le fil de la reliure serait rompu, les cartes mélangées. Miroirs en bris lancés à l'inconscient du lecteur. Qui retombent en pluie et fracas aux pieds de celui-ci, emportant avec eux un visage qu'il croit être le sien. Portrait d'une époque à laquelle il n'eut peut-être cru ni vrai ni même bon d'appartenir, et dans laquelle cependant il se reconnaît bel et bien. Et quand ce lecteur, surpris et inquiet, se baisse pour le récupérer, il lui renvoie par ricochet, en plein entre les deux yeux, les apparats d'un temps qu'il revêt malgré lui. (…) 
Prophéties. D'un Monde (révolu). De Mondes engloutis (depuis). Le Monde des adultes, consenti, résigné, évident, de l'esprit de sérieux. Monde mimé. Simagrées. Monde de « petits singes disséqués ». Capsule temporelle. Regrets éternels. Name dropping, nommagite aigüe, lâcher de noms qui résonnent plus ou moins, c'est selon. « King kong assasssiné. Comme Zapata. Pourquoi pas Maïakovski. Ou même Pavese. » Marina Tsvetaïeva. Martyres et révoltés, tous sacrifiés pour avoir joué le jeu d'une façon ou d'une autre. Icônes qui déconnent. Déconnectées. Figées à tout jamais. Echos de Jim (« Aujourd’hui les portes de toutes les salles de projection sont faites d’acier. Le cinéma exclut-il la lumière ou inclut-il l’obscurité ? » Arden lointain). Le poème de Sacco et Vanzettti. Le poème d'Hercule Poirot. Hommage à Dashiell Hammett. Hommage à Caryl Chessman (et mode d'emploi des chambres à gaz américaines). Hommage à Bonnie and Clyde. Hommage à Leopoldo María Panero, mort il y a deux ans à peine." 
Eric Darsan, Lire l'article complet

Ainsi fut fondée Carnaby Street, de Leopoldo María Panero
Traduit de l'espagnol par Victor Martinez et Aurelio Diaz Ronda. Le grand os, 2015


24 févr. 2016

À propos de "Ainsi fut fondée Carnaby Street" (3)


Carnaby Street, 1968 (anonyme)

Voici la note de lecture que Michel Ménaché consacre à Ainsi fut fondée Carnaby Street, de Leopoldo María Panero, dans le numéro 1041-1042 de la revue Europe
" Leopoldo Maria Panero, récemment disparu, fils d’un auteur franquiste, essayiste, nouvelliste, traducteur, fut un météore de la poésie espagnole. Réagissant à la dictature, il connut la prison, expérimenta les stupéfiants, subit l’épreuve de l’internement psychiatrique et fit plusieurs tentatives de suicide. L’ouvrage réunit trois ensembles. Publié en 1970, à l’âge de 22 ans, Ainsi fut fondée Carnaby Street, dédié aux Rolling Stones, en constitue la première partie. Suivent Tarzan trahi puis Autres poèmes. L’écriture relève du poème en prose, dans la lignée d’Aloysius Bertrand, pour les tableaux insolites, de Lautréamont, pour la cruauté ludique et, hors parenté littéraire, d’un Pierre Dac ou d’un Alphonse Allais pour l’esprit nonsensique. Chaque texte semble amorcer un récit ou esquisser un tableau mais c’est pour procéder aussitôt à l’interruption, à l’effacement, à l’autodestruction. La sous-culture du consumérisme se mêle aux bribes dégradées des rêves de l’enfance, aux souvenirs estompés d’une littérature en décomposition. La pop culture est en gestation et Carnaby Street dans le quartier de Soho en devient le cœur ! Panero témoigne en éclaireur de cette émergence provocatrice, sous couvert de libération, dans une société mercantile et sans âme…
Tarzan est trahi, Icare n’est plus qu’un jouet volant. Peter Pan s’est métamorphosé en Peter Punk, et après le désespoir de Nevermore, c’est Neverland qui assassine les derniers rêves fondateurs ! Le monde est entré en apocalypse, le suicide planétaire suit inexorablement son cours, dans l’indifférence ou l’hystérie collective d’une jeunesse en rupture qui refuse l’ordre établi mais n’a guère, ou pas du tout, de conscience historique. Ainsi, l’écriture de Panero s’avère révélatrice de cet état d’inachèvement fatal, de déliquescence physique et psychologique, qu’il a vécu ou subi lui-même comme les fans déjantés du groupe londonien fétiche, les tagueurs urbains profanateurs, les trublions destructeurs des emblèmes de la spéculation médiatico-culturelle omniprésente.
Victor Martinez précise dans une postface éclairante que Panero qui parlait plusieurs langues et avait beaucoup étudié a été influencé par la lecture de Deleuze, tout particulièrement Porcelaine et volcan et Renverser le platonisme. La logique du sens dans la pensée dominante est devenue pour lui un autre LSD qui nous renvoie le miroir de « la nouvelle économie libidinale occidentale ». Derrière la loufoquerie, la parodie, le mélange des genres ou des références (de King Kong à Maïakovski, du joueur de flûte de Hamelin aux dix commandements, de Sacco et Vanzetti à Mandrake, etc.), le recueil de Panero témoigne de la diffraction kaléidoscopique du monde asphyxié par « le stupéfiant image » (Aragon) multiplié à l’infini en succédanés publicitaires ou en répliques de pacotille. Si Leopoldo Maria Panero s’est autodétruit dans la drogue, l’alcool et la folie, il représente dans l’Espagne actuelle une voix solitaire, terriblement singulière, par son humour subversif et désespéré. Une multitude pourrait craindre aujourd’hui de s’y reconnaître… " 
Michel MÉNACHÉ, in Europe n°1041-1042, janv-fév. 2016 

Ainsi fut fondée Carnaby Street, de Leopoldo María Panero
Traduit de l'espagnol par Victor Martinez et Aurelio Diaz Ronda. Le grand os, 2015 

 

23 févr. 2016

Quoi faire | une lecture de Lou Dev



Sur le site Un dernier livre avant la fin du monde, Lou Dev, libraire, grande lectrice et géneureuse passeuse (elle anime le blog Lou et les feuilles volantes) a joliment parlé de Quoi faire de Katchadjian. Avec un peu de retard, nous donnons ici le lien vers l'article et un extrait : 
" La question obsède. L’absence de réponse oppresse. La décision devient imminente. Faire, décider. Face à la subjectivité du choix, à l’impossibilité de prédire si cela va mal tourner et pourquoi, agir ou non. Ne pas savoir ce dont on est capable. Être, à l’instar d’Alberto et du narrateur, à la fois acteur et spectateur de soi-même et du livre. Sortir de la paralysie induite par l’état nerveux et réduire le nombre des possibilités par des choix délibérés : « Il faut agir et se tromper comme le Che ». Rester immobile pour toujours ou se jeter à l’eau. Tout est là. En cent pages placées entre nos mains comme une bombe. La possibilité – ou non – de la liberté. L’on sent bien que l’on touche du doigt cette grande réponse qui se dérobe. Quand elle nous échappe, l’on rit de l’absurde. On se dit que dans ce fou rire, peut-être, on la rejoint. Qu’en tout cas l’on va continuer de l’y chercher, et que l’on ne lira certainement plus comme avant. Poc ! Fictions nocturnes et prose hypnagogique, nous dit le Grand Os. Et c’est bien joué. "
Lou Dev. 29 octobre 2015. Lire la chronique complète

Quoi faire, roman de Pablo Katchadjian (éd. Le grand os, mai 2014)  
traduit de l'espagnol (Argentine) par M. Gómez Guthart et A. Diaz Ronda.




22 oct. 2015

À propos de "Ainsi fut fondée Carnaby Street" (2)



Julien Delorme, sur le site Addict-Culture, donne sa lecture de Ainsi fut fondée Carnaby Street de Leopoldo María Panero (Le Grand Os, 2015). Extrait et lien vers l'article :
Le recueil est composé de textes courts (de quelques mots à une page et demie) et puissants. Ne s’encombrant pas de cohérence, l’auteur alterne listes, collages saccadés et scénettes comme extraites de la littérature pulp la mieux troussée. On ne trouvera certes pas de lien direct dans l’écriture de Panero – expérience limite –, mais bien des jeux de réponse d’un texte à l’autre, et surtout une manière tout à fait singulière d’emprunter des thématiques, des motifs et des personnages de toutes origines. Le recyclage des fantasmes et des influences est total et le monde de Panero ressemble à ces coffres de jouets dépareillés permettant aux enfants d’improviser des histoires avec une poupée, un GI Joe et trois petits soldats…
Julien Delorme. Lire l'article complet

Ainsi fut fondée Carnaby Street, de Leopoldo María Panero
Traduit de l'espagnol par Victor Martinez et Aurelio Diaz Ronda. Le grand os, 2015 


10 sept. 2015

Quoi faire | une lecture d'Éric Darsan


collage (détail) : Valeria Pasina

Alors que vient de paraître en français un deuxième ouvrage de Pablo Katchadjian, le sublime Merci, impeccablement traduit par Guillaume Contré et publié par les remarquables éditions Vies Parallèles, retour sur Quoi faire (Le Grand Os, 2014) que le blogueur Éric Darsan a lu avec un enthousiasme que l'on espère transmissible. Extrait de sa note de lecture : 
« Chacun a peur de soi. Que pourrions-nous faire ? Nous n'en savons rien, voilà le problème. De quoi serions-nous capables ? » La question demeure posée et avec elle, ô lecteurs avisés, celles de la liberté, de la libre pensée, du libre arbitre, autrement dit de la conscience, de la connaissance et du choix, que vous ne manquerez pas de faire vôtres avec ce livre-là. Vif et intelligent, hilarant et touchant, philosophique et poétique - en un mot : incontournable - Quoi faire est aussi un formidable livre politique et libertaire qui sonde la tentation du sabotage et du terrorisme, évoquant l'expérience du Che et rappelant les propos du Weather Underground. Un récit impressionnant qui, sous ses dehors légers, marque durablement.  
Éric Darsan. 4 septembre 2015. Lire la note complète 

 
Quoi faire, roman de Pablo Katchadjian (éd. Le grand os, mai 2014)  
traduit de l'espagnol (Argentine) par M. Gómez Guthart et A. Diaz Ronda.



10 avr. 2015

A propos de Voyage en Bonhomie



Une note de lecture de Guillaume Contré dans Le Matricule des anges du mois de mars 2015 s'intéresse au Voyage en Bonhomie d'Ana Tot, plaquette parue chez nos confrères de la Collection de l'umbo
«L'objet est à la fois d'un élégant classicisme et fragile dans sa conception (un carnet de douze pages, non agrafé). Pourtant, qui dit brièveté ne dit pas pauvreté de contenu, comme nous le démontre ce Voyage en Bonhomie auquel nous invite la mystérieuse Ana Tot. Les trois poèmes réunis ici (ou le poème en trois parties) ont quelque chose (beaucoup) de la fable, de l'univers enfantin. Un monde de petits personnages à la tête ronde ou carrée, formes élémentaires qui sont également celles des maisons, quand elles n'en sont pas restées au stade premier de "trous dans la montagne". Un monde, pour tout dire, qui semble avoir été dessiné "sur les pages à carreaux de nos cahiers d'écoliers". On pourrait croire, à lire ces vers à la narration fluide et qui flirtent avec ce que le naïf a d'essentiel, que l'auteur nous propose une sorte de mythologie minimale où seuls comptent de rares éléments hâtivement gribouillés, sorte de scène primitive (ou primordiale), véritable commencement des temps ("au commencement le bonhomme n'a pas de maison"), cosmogonie de poche plus que conte de fées. Serait-ce le sphinx, celui qui nous dit que "le bonhomme a une ombre mouvante / aplatie à midi allongée en soirée" ? Il s'agit en tout cas d'être "épris d'existence", dans un "bouche à bouche quasi constant avec la vie". l'homme doit tout faire lui-même, c'est entendu, comme si rien encore n'avait été créé. Il en trouve, par quelque geste fondateur ("dessiner sur le sol avec le trait de son doigt"), les moyens ("et il ne reste plus au bonhomme qu'à fabriquer sa maison"). Il ressemble par moments à une huître qui pourrait se faire couteau, et c'est comme s'il avait trouvé son propre instrument, ce qui pourrait avoir son prix ("comme si son ombre était une coquille dont il serait l'autre moitié / mais cette fois la moitié vide").
Guillaume Contré, in Le Matricule des anges n°161, mars 2015
 
Voyage en Bonhomie, de Ana Tot. Collection de l'umbo, déc. 2014 
 

7 févr. 2015

Nocturama lu par Jacques Josse


© Gaël Bonnefon

« Le texte de G. Mar, qui alterne passages posés et scènes bien cadencées, vibre en permanence. On y pressent une autobiographie remixée qui s’aère, se frotte parfois aux événements du monde (Tchernobyl, J.O. de Londres, chute du mur de Berlin) tout en restant portée par un phrasé à flux tendu. Les vingt-deux séquences de son diaporama nocturne balaient hameaux perdus, zones industrielles ou mégalopoles. Ses reflets bleu-acier (qui courent des eaux de la Meuse à celles de la rivière Chicago) permettent à tous ceux qui cognent leur verre l’un contre l’autre dans les bistrots isolés des campagnes désertes de se regarder (morts ou vifs) droit dans les yeux, et ce jusqu’à l’aube. » 
Jacques Josse, remue.net, 27 janvier 2015. Lire l'article complet

Le Grand Os, nov. 2014. Collection Poc !

30 janv. 2015

Nocturama lu par Hugues Robert


 « Un puissant flow poétique onirique, habité de redoutable réel halluciné. » 


© Gaël Bonnefon


Notre précédent billet présentait la note de lecture que Hugues Robert a consacré à Quoi faire de Pablo Katchadjian. Toujours sur son blog Charybde 2, le libraire s'est penché avec un même bonheur sur le deuxième titre de la collection Poc ! : Nocturama de G. MAR. Extrait : 
« Mêlant en un flot liquide qui, sous l’apparence du spontané et de l’aléatoire, développe soigneusement une construction rigoureuse associant redoutables images du monde, rebattues ou cachées, et potentielles idiosyncrasies d’un auteur au sommeil éveillé, ces rêves cauchemardesques et ces délires idylliques substituent aisément une lecture sociale et politique de la culture telle qu’elle va à une présence par trop intime, illuminations (Rimbaud, comme le rappelle Claro, irriguant largement ce texte) autrement plus éclairantes qu’une exploration freudienne ressassée d’un inconscient qui l’est de moins en moins. »
Hugues Robert, in Charybde 2, 22 janvier 2015. Lire l'article complet 

À noter que le livre de G. MAR, au même titre que celui de Katchadjian, figure parmi les "coups de cœur" de la librairie Charybde.

129 rue de Charenton 
75012 Paris 


Nocturama : textes-rêves & hypnagogies, de G. MAR
Le Grand Os, nov. 2014. Collection Poc ! 

27 janv. 2015

Quoi faire | l'avis des libraires (2)


collage (détail) : Valeria Pasina

Quoi faire ? – Lire Quoi faire !

C'est aussi l'avis, semble-t-il, de Hugues Robert, de la librairie Charybde dans le 12e à Paris. Sur son blog de lecteur et libraire (ce n'est pas une redondance, hélas), il offre du livre de Pablo Katchadjian une chronique fort aimable et bien sentie, larges extraits à l'appui, dont le titre à lui seul vaut tous les discours : "Enthousiasmante mathématique onirique du foisonnement romanesque". ¡Chúpate esta mandarina!, comme on dirait en v.o. Plus étonnant encore, celui qui suit (de discours) se hisse sans vergogne à la hauteur de son chapeau. Où l'on se prend à rêver que, de Charybde en…, tous les libraires de France... Mais trêve de victimisme, restons tout à notre joie, en partageant, par exemple, un échantillon de l'article : 
« S’amorçant comme un rêve autorisant les sauts brutaux de réel en irréel et d’irréel en réel au détour de chaque phrase, ces cinquante longs paragraphes orchestrent très vite une véritable sarabande du sens, qui n’entreprend (et réussit !) pas moins que de nous montrer, règle à calcul délirante en main, une mathématique du foisonnement romanesque, entrelaçant non pas à l’infini, mais dans une ronde sauvagement déterministe l’entrelacement de situations et de motifs qui pourraient sembler allègrement incongrus s’ils n’étaient comme autant de variations sur le passage à la limite, la recherche d’une possible asymptote, du récit tel qu’il est, toujours, dynamitable. « Quoi faire » de la narration et des personnages, nullement en quête d’auteur, ni en réalité de réponse et de sens, mais bien plutôt d’épuisement de leurs possibilités heuristiques ? »
Hugues Robert, in Charybde 2, 23 janvier 2015. Lire l'article complet

La librairie Charybde est une enseigne exclusivement dédiée aux livres de fiction, neufs et d'occasion. On nous en dit de tous côtés le plus grand bien (il y a un bar juste à côté pour boire un café en attendant l'heure de l'ouverture, midi en semaine, sauf le lundi et le mardi où c'est fermé – mais que font-ils alors ? ils lisent ?) 
On y trouve depuis quelques jours les deux titres de la collection Poc ! : le sus-nommé Quoi faire et Nocturama de G. MAR, dont Hugues Robert a également parlé sur son blog (nous y reviendrons). 
Voici une librairie, courez-y ! (si vous fréquentez plutôt Le comptoir des mots dans le 20e ou la belge librairie Ptyx, on ne vous en voudra pas – voir un précédent billet – sinon, pas d'excuse !). 

Librairie Charybde, 129 rue de Charenton, 75012 Paris 



Quoi faire, roman de Pablo Katchadjian (éd. Le grand os, mai 2014)  
traduit de l'espagnol (Argentine) par M. Gómez Guthart et A. Diaz Ronda.


Allez, on se le répète une dernière fois, pour le plaisir et pour la route :  
Enthousiasmante mathématique onirique du foisonnement romanesque...

26 janv. 2015

Nocturama lu par Guillaume Contré


Affiches de Gaël Bonnefon, Toulouse, décembre 2014

Dans Le Matricule des anges de ce mois de janvier 2015, on peut lire cette note de lecture de Guillaume Contré à propos de Nocturama de G. MAR
« "Je m’enfonce dans la tourbe jusqu’aux chevilles le crâne de mes quinze ans déniché dans une fosse commune entre les mains". On ne rigole pas à toutes les pages en lisant les "textes-rêves" parfois cauchemardesques qui tissent la curieuse mosaïque du premier livre du mystérieux G. Mar ("né dans les Ardennes au milieu des années 70"). Faisant suite au remarquable Quoi Faire de Pablo Katchadjian, il s’agit du deuxième opuscule de l’intrigante collection "Poc !" du Grand Os.
Une logique onirique rythme donc cette écriture du fragment et de l’inversion ; du souvenir réel soudainement devenu apocryphe ; de la narration entrecoupée d’autres narrations ; de paradoxes ("Notre crime est là devant nous alors que nous ne l’avons pas encore commis") ; de réminiscences cinématographiques (Hiroshima mon Amour ; Orange Mécanique…) ; d’associations d’idées ou d’images inquiétantes ("des sympathisants du général Pinochet déversent depuis les fenêtres des sacs de cocaïne") ; etc.
Le narrateur (le rêveur, l’auteur) passe insensiblement de Rouen à Chicago et croise des jeunes filles "moulées à l’ombre des boutiques", dont les "yeux disparaissent sous leurs soutiens gorges", se trouve (avec qui ?) à un moment donné dans "une ville du Sud de la France (à moins que ce ne soit la Crimée)", a de "larges flopées d’air [qui] sortent de [s]a bouche pour faire éclater la surface redevenue plane de [s]es couvertures" tandis que "par la fenêtre le ciel immense se couche par nappes de lumière" et qu’il aperçoit "un grand navire au loin sur la Meuse chargé de tous nos morts".
Angoissée, parfois ironique, lyrique mais exempte de toute emphase, l’écriture de G. Mar est forte d’une belle capacité à créer des images puissantes et à suivre une intuition généreuse. Les scènes se mêlent, se croisent et se confondent en une singulière cosmogonie. »
Guillaume Contré, in Le Matricule des anges n°159, janvier 2015

Nocturama : textes-rêves & hypnagogies, de G. MAR
Le Grand Os, nov. 2014. Collection Poc !  

19 déc. 2014

Macquet photographe (4) par Éric Dussert


photo : C. Macquet - Banlieue d'Erevan, 14 janv 2014

À l'occasion de la parution de L'Oiseau, récit physique, ainsi que de plusieurs livres muets de Christophe Macquet (nous y reviendrons en détail ici très bientôt), Éric Dussert dresse un portrait haut-en-couleurs du photographe-écrivain-globe-trotter sur son Alamblog. Mise en bouche :
« C'est un franc-tireur au pied léger, un indépendant armé d'imagination jusqu'aux dents qui bousille les têtes de gondole sans l'avoir toutefois bien remarqué. Un débouleur. Un ruineur de commerce diront les gens du métier, un punk apatride, un électron libre.
Il convient donc de prêter attention à cette œuvre étrange et attirante, rendue plus précieuse encore par les mystères de sa conception et de ses pérégrinations. La façon dont elle arrive jusqu'à nous est, pour commencer, le premier de ses enjeux, partant de ses charmes.
Enfin de l'air frais. »
Éric Dussert, in L'Alamblog, 19 déc. 2014. Lire l'article complet

L'Oiseau, récit physique, de Christophe Macquet. 82 photographies couleur. 88 p. Le Grand Os, nov. 2014.