29 déc. 2014

Cette fille à la peau verte / Christophe Macquet


 
Quelques exemplaires d'un nouveau livre de Christophe Macquet sont arrivés dans la boîte aux lettres du Grand Os, envoyés de l'État du Kérala en Inde, où l'ouvrage a été publié par l'éditeur D C Press. Cette fille à la peau verte est le troisième de la collection des livres muets de l'écrivain-photographe. D'autres suivent déjà (nous en reparlerons bientôt) édités quant à eux en Arménie où l'auteur a séjourné l'an dernier. Muets parce que se passant allègrement de toute écriture ou presque (la langue zarbi de la couverture est du malayalam), ces livres de photographies sont des raretés, d'abord par leur faible tirage (50 exemplaires maximum), ensuite par leur étrange genèse depuis les quatre coins du monde, enfin par leur contenu d'une beauté à la fois énigmatique, ésotérique et pirate. 


Cette fille à la peau verte est constitué de 26 images que Macquet lui-même nomme des réinjections, c'est-à-dire des photographies de ses propres photographies affichées sur l'écran d'un ordinateur. Quant à la nature des prises de vue originales, réalisées en mars-avril 2014 à la Pointe de la Crèche-Wimereux-Ambleteuse (ce qui prouverait que l'auteur s'aventure encore parfois dans notre douce – aigre-douce ? – France) l'auteur parle à leur sujet de maréidolies, un bien joli mot-valise créé à partir de marée (basse) et de paréidolie (d'après Wikipedia : "sorte d'illusion d'optique qui consiste à associer un stimulus visuel informe et ambigu à un élément clair et identifiable, souvent une forme humaine ou animale"). Pas tout un programme, non pas le genre de la maison — mais tout une poétique, ¡sí señor! 





titre : Cette fille à la peau verte
auteur : Christophe Macquet 
   
26 photographies couleurs / 28 pages / 23 x 16 cm / éditions D C Press (Inde)
Tirage limité à 50 exemplaires numérotés et signés 
parution : novembre 2014  

20 (+ 1,50 € frais de port) 


ACHETER

À lire : un récent article d'Éric Dussert à propos des derniers livres de photographies de Christophe Macquet (voir le billet précédent ou cliquez ici

19 déc. 2014

Macquet photographe (4) par Éric Dussert


photo : C. Macquet - Banlieue d'Erevan, 14 janv 2014

À l'occasion de la parution de L'Oiseau, récit physique, ainsi que de plusieurs livres muets de Christophe Macquet (nous y reviendrons en détail ici très bientôt), Éric Dussert dresse un portrait haut-en-couleurs du photographe-écrivain-globe-trotter sur son Alamblog. Mise en bouche :
« C'est un franc-tireur au pied léger, un indépendant armé d'imagination jusqu'aux dents qui bousille les têtes de gondole sans l'avoir toutefois bien remarqué. Un débouleur. Un ruineur de commerce diront les gens du métier, un punk apatride, un électron libre.
Il convient donc de prêter attention à cette œuvre étrange et attirante, rendue plus précieuse encore par les mystères de sa conception et de ses pérégrinations. La façon dont elle arrive jusqu'à nous est, pour commencer, le premier de ses enjeux, partant de ses charmes.
Enfin de l'air frais. »
Éric Dussert, in L'Alamblog, 19 déc. 2014. Lire l'article complet

L'Oiseau, récit physique, de Christophe Macquet. 82 photographies couleur. 88 p. Le Grand Os, nov. 2014. 
 

11 déc. 2014

Nocturama lu par Claro


peinture : León Diaz Ronda
 
Sous le titre "Eclipses à mains nues – G. Mar hypnagogique", Claro signe sur son Clavier Cannibale un papier fort pertinent et réjouissant à propos de Nocturama, le deuxième volume de la collection Poc ! 
Cerise sur le gâteau, son propos est illustré d'une peinture de León Diaz Ronda, dont on pourra reluquer quelques reproductions ici-même ou là-même, entre autres.

Extrait de la note de lecture : 
« G. Mar profite du brouillage des frontières entre rêve et réalité pour distiller des scènes qui, si elles semblent basculer dans le camp de l'onirisme, n'en restent pas moins pétries de réalité ordinaire, une réalité hantée par la guerre, la fuite, les villes en ruines, les rencontres impossibles, les paysages de l'enfance… Errant, menacé, à la fois acteur et témoin, son narrateur qui résiste au récit pour mieux percer la croûte des apparences, demeure un voyant aveuglé. Les lieux, mystérieusement, sont interchangeables, Berlin peut devenir Jérusalem à la faveur d'un mur, Chicago laisser la place à Rouen… Seule compte la fulgurance de sensations qui permettent à l'écriture de traverser transversalement divers états et expériences, des sensations qui se chassent et s'enchâssent tandis que passé, présent et futur s'ordonnent et se réordonnent selon d'autres logiques que celle de l'histoire. »
Claro, in Le Clavier Cannibale, 10 déc. 2014. Lire l'article complet

Nocturama : textes-rêves & hypnagogies, de G. MAR
Le Grand Os, nov. 2014. Collection Poc !

10 déc. 2014

Nocturama lu par Philippe Annocque


© Gaël Bonnefon

C'est au tour de Philippe Annocque, sur son blog Hublots, de consacrer une jolie note de lecture, avec extraits choisis, de Nocturama de G. MAR. Premières lignes :
« On pourrait être tenté de croire que pour dire le monde il suffirait de le regarder, les yeux ouverts, écarquillés même pour plus de clairvoyance, en pleine lumière. L’esprit lucide. Mais on sait bien qu’on ne voit que la surface du monde. L’évidence cacherait l’essentiel s’il y en avait un – on n’en sait rien. Alors autant fermer les yeux. On le voit quand même, le monde, on s’y voit aussi, même. Et ce qu’on y voit, c’est autre chose. Ou bien la même chose, mais autrement. En perpétuelle découverte… »
Philippe Annocque, in Hublots, 9 déc. 2014. Lire la suite
  
Nocturama : textes-rêves & hypnagogies, de G. MAR
Le Grand Os, nov. 2014. Collection Poc ! 

2 déc. 2014

Nocturama lu par Romain Verger


© Gaël Bonnefon

Un extrait ci-dessous de la note de lecture inspirée que Romain Verger consacre sur son site à Nocturama de G. MAR :
« Faulkner, Resnais, Dreyer, Lynch, Kubrick, Hitchcock et bien d’autres participent de cette fresque hallucinée dans laquelle on circule comme en rêve, où plutôt comme dans un cauchemar, vécu et revisionné. Les gros plans alternant avec les vues aériennes, les accélérations, les arrêts sur image, les retours en arrière et les morts imminentes toujours rejouées (comme ces flics en carton qui ne cessent de vouloir percuter le narrateur de leur voiture) indiquent les brisures, les accrocs et les motifs obsessionnels de la narration. Déroutant à plus d’un titre, ce diorama en mouvement où s’appréhende l’identité tout autant que l’Histoire compose une sorte d’anamnèse hyperesthésique où les catégories du temps et de l’espace se superposent et se fondent en un chronotope frénétique et détraqué. Dans Nocturama, tout commence par la fin, dans un décor d’Ardennes post-apocalyptique où les habitants d’un bidonville s’apprêtent, sacrifiant au rite de la crémation, à brûler le cadavre du narrateur sur un lit de pneus et de détritus. Incinération qui prélude à la dissémination de ses cendres dans les strates de l’Histoire, selon un processus inverse de la remontée au jour du corps évoqué d’Ötzi, un homme découvert par des randonneurs, que la fonte d’un glacier en 1991 avait exhumé de la préhistoire. »
Romain Verger, in Membrane, 1er déc. 2014. Lire l'article en entier
  
Nocturama : textes-rêves & hypnagogies, de G. MAR
Le Grand Os, nov. 2014. Collection Poc ! 

1 déc. 2014

Peintures de León Diaz Ronda (2)



Deux expositions de peintures de León Diaz Ronda en décembre 

cliquer sur les images pour les agrandir











10 passage de la Cathédrale, 74000 Annecy 
4 décembre 2014 – 3 janvier 2015 
  
56 rue Trivalle, 11000 Carcassonne
21 novembre – 31 décembre 2014 


León Diaz Ronda

Voir d'autres images de l'artiste : Peintures de León Diaz Ronda (1) 

7 nov. 2014

Nocturama : textes-rêves & hypnagogies / G. MAR



titre : Nocturama : textes-rêves & hypnagogies
auteur : G. MAR 

96 pages / 13 x 18 cm / dos carré collé 
couverture à rabats (photographie : Gaël Bonnefon - conception graphique : t2bis
isbn : 978-2-912528-21-6 / éditions le grand os / collection Poc ! 

parution :  14 novembre 2014 

12 € (+ 1,50 € de frais de port)  



4e de couverture

Des villes s’écroulent dans des expériences de mort imminente – Des mercenaires virtuels traversent plusieurs guerres, exhumant au passage l’histoire familiale du rêveur de la fange des siècles – Une descente dans les limbes d’un continent sud-américain le mène jusqu’à la révélation d’un soleil fondu dans la bouche – Une fille conduit sous acide dans un paysage de campagne parsemé d’industries appelées à s’écrouler à la suite du mur de Berlin – Un amour de jeunesse refait surface sous les traits du personnage de Caddie dans Le bruit et la fureur de Faulkner – Des flics américains en carton déferlent toutes sirènes hurlantes jusqu’au seuil d’une inquiétante maison freudienne – Des images des attentats du 11 septembre défilent en boucle sur les eaux sénégalaises du Saloum… 

Passablement étrangers à la psychologie des profondeurs, aux grandes effluves de l’introspection comme aux simples fantasmagories de l’absurde, les "récits" qui composent Nocturama esquissent la cosmologie mentale d’un monde en première personne du singulier dont la physique particulière, et les lois qui en régissent l’ordre sensible, est sourde aux règles de la narration bien comprise (espace homogène et temps des horloges). Si les rêves appartiennent ainsi à des temps pré-historiques (pré-narratifs), reste qu’ils s’ancrent dans l’inéluctable biographie du rêveur – son propre passé – mais aussi l’histoire impersonnelle à laquelle il appartient : l’histoire familiale en premier lieu (reçue en héritage), et l’Histoire tout court, ce cauchemar dont on essaie de s’éveiller comme le souligne Stephen Dedalus dans Ulysse. Mixte de matière personnelle et impersonnelle, ce recueil fait signe vers ce qu’on pourrait appeler de nouvelles mécaniques lyriques.
L'auteur 

G. MAR est né dans les Ardennes au milieu des années 70. Il est l’auteur des Notes, sans partition, publiées sous le titre The Beat Degeneration par D-Fiction (édition numérique, 2014). Deux courts textes de l'auteur ont également paru dans le numéro 5 de la revue LGO (Le grand os, 2012). Il anime le blog La Part du mythe.

A LIRE ici :
 

Revue de presse 

« Les meilleurs passages de ce livre qu’il faut absolument découvrir ne résident pas tant dans l’inventivité surréaliste que dans les jeux avec le temps et les codes : l’agencement répétitif va jusqu’à alterner réel et virtuel, la narration étant informée par le jeu électronique. »
Fabrice Thumerel, in Libr-critique, 7 août 2015. 
 
« Le texte de G. Mar, qui alterne passages posés et scènes bien cadencées, vibre en permanence. On y pressent une autobiographie remixée qui s’aère, se frotte parfois aux événements du monde, tout en restant portée par un phrasé à flux tendu. »
Jacques Josse, in remue.net, 27 janvier 2015. Lire l'article

«  Flow saisissant, mobilisant ses décors de flamme et de fureur pour mieux offrir ses rares haltes haletantes et toujours comme menacées, pétri du contemporain glacé comme de l’historique halluciné, Nocturama offre une rare expérience à la lectrice ou au lecteur, dans laquelle il faut s’immerger, sans espoir de relaxation, la crainte au cœur, la poésie et la beauté explosant à chaque ligne dans d’incrédules neurones. » 
Hugues Robert, in Charybde 2, 22 janvier 2015. Lire l'article

«  Angoissée, parfois ironique, lyrique mais exempte de toute emphase, l’écriture de G. Mar est forte d’une belle capacité à créer des images puissantes et à suivre une intuition généreuse. Les scènes se mêlent, se croisent et se confondent en une singulière cosmogonie. »
Guillame Contré, in Le Matricule des anges n°159, janvier 2015. Lire l'article

« Textes incandescents et précis à la manière de ces parades sauvages dont un autre Ardennais avait la clé, textes mobiles, mouvants, où la conscience, changée en prisme, rend tout plus intense et, du coup, plus réel (…) Ce sont, pour reprendre l'expression de Max Blecher, d'autres "aventures dans l'irréalité immédiate". Alors n'hésitez pas: illuminez-vous, irradiez-vous, lisez G. Mar. » 
Claro, in Le Clavier Cannibale, 10 déc. 2014. Lire l'article complet

« Se dessiner à l’aveugle des signes sur le corps c’est peut-être aussi tout simplement ce que fait G. Mar dans ce livre. » 

Philippe Annocque, in Hublots, 9 déc. 2014. Lire l'article

«
Nocturama relève tout autant de l’écriture de soi, d’une sorte d’autobiographie fragmentaire et pulvérisée par laquelle l’identité narrative se vaporise dans le dédale de l’Histoire, se diffracte avec l’espace, ou s’éprouve et se rassemble selon des logiques complexes qui tiennent tout autant de l’inconscient que du fantasme géopolitique et de la contre-utopie. Ainsi, le récit est constamment parasité par les souvenirs du propre passé du narrateur dont l’adolescence est le point focal (virées en voiture, amours de jeunesse, amitiés et deuils), lorsqu’ils ne servent pas d’emblée d’amorce et d’aimant à l’afflux historique. »
Romain Verger, in Membrane, 1er déc. 2014. Lire tout l'article

31 oct. 2014

Nocturama de G. MAR | extrait


© Gaël Bonnefon

« (…) GRAND FLASH par-dessus les toits depuis les trottoirs jusqu’aux culs d’énormes cumulus accrochés aux toits des usines et alors – je les vois qui se penchent sur mon cercueil tels les anges picaresques de la désolation punk : toutes ces têtes cramées qui peuplèrent mon monde avant la chute du mur de Berlin – ils me rendent visite en procession et soufflent en chœur des paroles étranges à mes tympans malades – de toute évidence je suis mort d’une otite pendant mon sommeil – à leur tête Maurice se penche sur moi – son vrai nom c’est Cédric – la dernière fois que je l’ai vu il était croque-mort et portait un costard trop grand – c’était à l’enterrement de mon grand-père, il portait le cercueil alors qu’à l’époque du collège il avait ce truc éclipse totale des genres qu’il mêlait avec un franc mauvais goût : veste kaki cloutée à son pseudo par-dessus un maillot de foot rouge et vert aux couleurs de la ville un bas de jogging bleu ciel et des santiags noir et or ; penché sur moi il m’apprend que sa mère, militante communiste, est morte dans une collision avec un camion-citerne alors qu’elle remontait l’autoroute à l’envers dans sa voiture sans permis et le voici de nouveau en costard – son visage affichant toutes les contractions hypocrites des ouvriers du deuil…

je suis bien deux mètres sous terre, par-dessus l’horizon n’est qu’un rectangle de boue découpé dans un ciel étoilé quand j’aperçois un grand navire au loin sur la Meuse chargé de tous nos morts. Un jour peut-être qu’ils se réincarneront en buissons et le soir même prendront feu et les gaz de tous leurs corps décomposés recomposés parleront la langue de l’éphémère dans un grand pschitt instantané comme l’éclair ou un pétard mouillé dans la nuit de l’Être. Au seuil nihiliste d’un grand cauchemar qui commence… je parle cette drôle de langue et Maurice qui opine de sa tête préraphaélite, l’air songeur…

des drôles très solides – le monde glisse entre les mains des anges de la désolation punk par mottes de boue sur mon cercueil et je les regarde partir des canettes à la main – ils se déhanchent comme des épileptiques en se frappant la tête avec de vieux vinyles… Nous avions seuls la clef de ces parades sauvages. Christelle se colle du rouge à lèvres autour des yeux – Jimmy s’accroche des centaines de cadenas à la ceinture – Annabelle un chiffon imbibé de K2R sur le bas du visage cligne à toute vitesse des paupières dans ma direction – Marc a les pupilles dilatées à la taille de boules de billard et couve un affreux rictus de gosse fou – Fresse jongle avec des haches à découper les poulets en crachant du feu – Maurice assène des coups de poing stroboscopiques au vide – Bastos se perce les oreilles avec des aiguilles à tricoter – Isabelle conduit en état d’ivresse dans un décor de cambrousse et de carcasses de tracteurs plantées en bord d’une route pleine de chats dégoulinant d’huile de moteur et d’insectes affairés à la copulation ou la ponte – nous nous rendons tous les deux dans un bar de village où l’écriteau « Interdit de servir de l’alcool aux mineurs » n’est accroché au-dessus des bouteilles qu’à des fins de déco – elle a le visage crispé dans un inextinguible sourire comme si les molécules d’un gaz hilarant s’étaient emparées des muscles de sa mâchoire tandis que tous les anges de la désolation punk me sourient depuis un point vague et lumineux par-dessus mon rectangle de boue découpé dans le ciel étoilé – grimaçants ils agitent la tête au rythme d’une musique inaudible sur laquelle tentent de se caler sans y parvenir de multiples coups de pelle plongée dans un mélange de terre argileuse et de gros cailloux… Énorme pression au niveau de l’abdomen préfigurant une irrésistible envie d’exploser de rire à en crever – ils me sautent à pieds joints sur le ventre – c’est l’heure d’aller danser ! » 

À paraître le 14 novembre 2014 aux éditions Le grand os dans la collection poc ! 


26 oct. 2014

À paraître : "Nocturama" de G. MAR



photographie : Gaël Bonnefon

Le mois prochain, paraîtra Nocturama : textes-rêves & hypnagogies, deuxième ouvrage de la nouvelle collection Poc ! L'auteur, G. MAR, dont Le grand os a déjà publié deux courts textes dans le numéro 5 de la revue LGO, est né dans les Ardennes au milieu des années 70. Il anime le blog La Part du mythe


Quatrième de couverture

Des villes s’écroulent dans des expériences de mort imminente – Des mercenaires virtuels traversent plusieurs guerres, exhumant au passage l’histoire familiale du rêveur de la fange des siècles – Une descente dans les limbes d’un continent sud-américain le mène jusqu’à la révélation d’un soleil fondu dans la bouche – Une fille conduit sous acide dans un paysage de campagne parsemé d’industries appelées à s’écrouler à la suite du mur de Berlin – Un amour de jeunesse refait surface sous les traits du personnage de Caddie dans Le bruit et la fureur de Faulkner – Des flics américains en carton déferlent toutes sirènes hurlantes jusqu’au seuil d’une inquiétante maison freudienne – Des images des attentats du 11 septembre défilent en boucle sur les eaux sénégalaises du Saloum… 

Passablement étrangers à la psychologie des profondeurs, aux grandes effluves de l’introspection comme aux simples fantasmagories de l’absurde, les "récits" qui composent Nocturama esquissent la cosmologie mentale d’un monde en première personne du singulier dont la physique particulière, et les lois qui en régissent l’ordre sensible, est sourde aux règles de la narration bien comprise (espace homogène et temps des horloges). Si les rêves appartiennent ainsi à des temps pré-historiques (pré-narratifs), reste qu’ils s’ancrent dans l’inéluctable biographie du rêveur – son propre passé – mais aussi l’histoire impersonnelle à laquelle il appartient : l’histoire familiale en premier lieu (reçue en héritage), et l’Histoire tout court, ce cauchemar dont on essaie de s’éveiller comme le souligne Stephen Dedalus dans Ulysse. Mixte de matière personnelle et impersonnelle, ce recueil fait signe vers ce qu’on pourrait appeler de nouvelles mécaniques lyriques. 

Le Grand Os, novembre 2014. 13 x 18 cm. 96 p. (collection Poc !). 12 € 


La photographie de couverture est de Gaël Bonnefon.

22 oct. 2014

Salon L'Autre Livre 2014 / Paris



Le grand os vous attend sur le stand A23 au 12e salon international des éditeurs indépendants, L'Autre Livre, qui se tiendra à l'Espace des Blancs-Manteaux, dans le Marais, à Paris, du vendredi 14 au dimanche 16 novembre 2014


L'occasion de découvrir nos dernières parutions, parmi lesquelles :
L'oiseau : récit physique, un livre de photographies de Christophe Macquet

ainsi que les deux premiers titres de la nouvelle collection Poc ! dédiée à la prose et à la fiction :
Nocturama : textes-rêves & hypnagogies, un recueil de G. MAR
Quoi faire, un roman de l'Argentin Pablo Katchadjian
  

 


L'Autre Livre

Espace des Blancs-Manteaux

48 rue Vieille-du-Temple

75004 Paris 

(Métro Hôtel de Ville)


Entrée gratuite 



vendredi / 14h-21h

samedi / 11h-21h

dimanche / 11h-19h

10 oct. 2014

Soirée Revue Huit | Toulouse



Sortie du numéro 4 de la Revue Huit 

Jeudi 16 octobre
à partir de 19h 
entrée libre

8 rue de l'Etoile
Toulouse 

23 sept. 2014

L'oiseau : récit physique / Christophe Macquet




titre : L'oiseau : récit physique
auteur : Christophe Macquet 


82 photographies couleurs 

88 pages / 26 x 20 cm / cousu sous couverture cartonnée / pelliculage mat
pages intérieures : papier couché demi-mat 150 gr.
isbn 978-2-912528-20-9 / éditions le grand os / hors collection 

Tirage limité à 100 exemplaires numérotés 

parution : 14 novembre 2014  

32 (+ 1,50 € frais de port) 


ACHETER 


Un livre "muet" – autrement dit : sans texte – constitué de 82 photographies couleurs réalisées en différents endroits du monde, principalement en Amérique du Sud, entre 2005 et 2012. 
  


4e de couverture 
 


Revue de presse 

Christophe Macquet procède non pas en photographe aguerri, mais en phénoménologue, son adhésion native au monde est celle d’une « conscience qui rajeunit tout » (Bachelard). La photographie n’est pas ici lestée de l’histoire du médium – sa « culture », ses écoles, ses tendances – elle est simple actualisation d’un regard singulier porté sur le monde, comme une main posée sur un corps. Elle ne cherche pas à nommer les choses, elle témoigne plutôt de leur champ de force, elle pointe leur tension, leur torsion – elle rêve la matière. 
Xavier Boissel, in D-Fiction - Lire tout l'article 

Aucun texte explicatif, aucun bavardage, aucun caquetage, mais une séquence de photographies brute et délicate sur papier glacé. (...) Posant sur le blanc des pages des empreintes de regard plus que des indices, le photographe nous entraîne dans un voyage à tire-d’aile,  léger, incongru, ou grave. (...) Road-trip, L’Oiseau est aussi de l’ordre d’un mental-trip, comme si chaque chose – aucune hiérarchie entre les humains, les animaux, les végétaux et les matériaux de toutes sortes – était perçue sous l’effet d’un doux hallucinogène. (...) Longue vibration d’images, L’Oiseau invente ainsi un territoire à la fois très concret et imprenable, nimbé de mystère, d’inquiétante étrangeté et de désir de rencontres.
Fabien Ribery, in L'Intervalle, 11/08/2017 - Lire tout l'article  


L'auteur 

Christophe Macquet est né à Boulogne-sur-Mer en 1968. Il poursuit en silence un travail littéraire et photographique inclassable. Il a publié Poids Mouche, en collaboration avec John Vink (Ed. du Mékong, Cambodge, 2006), Cri & CoKbachTchoôl ! (Le Grand Os, 2008, 2012, 2013), Luna Western, Desde Luna Western (Paradiso Ediciones, Argentine, 2011, 2013) et Sélénogrammes de la solitude Avine (Actual Art, Arménie, 2013). Différents livres "muets" de l'écrivain sont parus ou à paraître à travers le monde. Il tient un blog – Obscuresoù il publie certaines de ses créations photographiques. 

14 sept. 2014

Macquet photographe (3) | extraits de L'oiseau


Quelques images extraites de L'oiseau : récit physique, livre de photographies de Christophe Macquet, à paraître dans les tout prochains jours aux éditions Le grand os. Cliquer dessus pour les agrandir.








Mais je bénis aussi Uccello, petit garçon, petit oiseau, petite lumière déchirée, je bénis ton silence si bien planté. À part ces lignes que tu pousses de ta tête comme une frondaison de messages, il ne reste de toi que le silence et le secret de ta robe fermée. Deux ou trois signes dans l’air, quel est l’homme qui prétend vivre plus que ces trois signes, et auquel le long des heures qui le couvrent, songerait-on à demander plus que le silence qui les précède ou qui les suit. Je sens toutes les pierres du monde et le phosphore de l’étendue que mon passage entraîne faire leur chemin à travers moi. Ils forment les mots d’une syllabe noire dans les pacages de mon cerveau. Toi Uccello, tu apprends à n’être qu’une ligne et l’étage élevé d’un secret. 
Antonin Artaud

20 août 2014

A paraître : L'oiseau, de Christophe Macquet


« Souviens-toi du jour où tu crevas la toile et fus pris vivant, fixé sur place dans le vacarme de vacarmes des roues de roues tournant sans tourner, toi dedans, happé toujours par le même moment immobile, répété, répété, et le temps ne faisait qu’un tour, tout tournait en trois sens innombrables, le temps se bouclait à rebours, – et les yeux de chair ne voyaient qu’un rêve, il n’existait que le silence dévorant, les mots étaient des peaux séchées, et le bruit, le oui, le bruit, le non, le hurlement visible et noir de la machine te niait, – le cri silencieux « je suis » que l’os entend, dont la pierre meurt, dont croit mourir ce qui ne fut jamais, – et tu ne renaissais à chaque instant que pour être nié par le grand cercle sans bornes, tout pur, tout centre, pur sauf toi. » 
René Daumal, Mémorables 

« Car l’Oiseau ne connaissait pas la joie de se limiter à l’individu ; il ne demeurait point en un seul endroit : il voulait planer, dans son vol, au-dessus de tous les endroits. Et les formes des attitudes de Selvaggia furent jetées au creuset des formes, avec tous les mouvements des bêtes, et les lignes des plantes et des pierres, et les rais de la lumière, et les ondulations des vapeurs terrestres et des vagues de la mer. Et sans se souvenir de Selvaggia, Ucello paraissait demeurer éternellement penché sur le creuset des formes. »
Marcel Schwob, Vies imaginaires 


 


Dans un peu plus d'un mois paraîtra L'oiseau : récit physique de Christophe Macquet, un livre "muet" – autrement dit : sans texte – constitué de 82 photographies couleurs réalisées en différents endroits du monde, principalement en Amérique du Sud, entre 2005 et 2012. 

Imprimé à 100 exemplaires seulement, tous numérotés, sur papier couché demi-mat 150 g, sous couverture cartonnée, pelliculage mat, format à l'italienne 26 x 20 cm. 

En attendant le plaisir d'avoir le livre entre les mains et les images sous les yeux, on patientera avec ces quelques lignes de l'écrivain Xavier Boissel extraites de son article Le silence de l'oiseau consacré aux photographies de Christophe Macquet et paru sur le site D-Fiction :
" (...) il n’est pas question ici d’un « carnet de voyages », de vignettes exotiques prêtes à consommer, bien au contraire ; qu’importent les distances parcourues, l’auteur est un voyageur arrêté ; il semble avoir fait sien l’apophtegme d’Henri Michaux : « On trouve aussi bien sa vérité en regardant quarante-huit heures une quelconque tapisserie de mur ». Il n’est pas, qui plus est, à proprement parler un « photographe ». C’est l’écriture qui mobilise en premier lieu Christophe Macquet depuis plus d’un quart de siècle, avec ses heurts, ses refus, ses disparitions ; la photographie est chez lui une pratique plus récente, mais y voir le signe d’une forme de dilettantisme serait trompeur. Loin d’être périphérique, surplus de toute une énergie verbale, elle en est bien plutôt musicalement (silencieusement) le contrepoint. Ponctuation visuelle, partition qui éclaire à front renversé le cortège des mots qu’il ne cesse de remâcher, ce cratère de la langue au bord duquel il se tient, en équilibre précaire, depuis l’enfance ; peut-être est-elle aussi une autre manière de ne pas écrire, de se déployer avec violence « contre l’écriture », sans toutefois signifier qu’elle viendrait divertir un manque, effacer l’éventuel échec d’une entreprise scripturaire. (...) Christophe Macquet est avant tout un poète, et c’est à l’évidence en cette qualité qu’il a abordé le medium photographique. Il prend des photographies comme il creuse des phrases. Le monde est un abcès qu’il faut crever, une sanie en attente d’une hypothétique suture qui le rendrait enfin tel qu’en lui-même, dans sa beauté primitive et brutale : des mots – et des images. Le registre du visible, tel qu’il s’exhibe dans ces photographies est celui de la blessure, qui rattache. L’œil de l’opérateur caresse la chair du monde : œil-attouchement, qui cicatrise et qui embaume. "
Xavier Boissel - Lire l'article complet

*

Christophe Macquet est né à Boulogne-sur-Mer en 1968. Il poursuit en silence un travail littéraire et photographique inclassable. Il a publié Poids Mouche, en collaboration avec John Vink (Ed. du Mékong, Cambodge, 2006), Cri & CoKbachTchoôl ! (Le Grand Os, 2008, 2012, 2013), Luna Western, Desde Luna Western (Paradiso Ediciones, Argentine, 2011, 2013) et Sélénogrammes de la solitude Avine (Actual Art, Arménie, 2013). 
Il tient un blog – Obscuresoù il publie certaines de ses créations photographiques.