Quoi faire par Noémie Merono |
À quelques semaines de la parution de Quoi faire, traduction française de Qué hacer, roman de l'Argentin Pablo Katchadjian, voici des extraits de chroniques consacrées au livre par quelques critiques littéraires argentins, au premier rang desquels l'écrivain Damián Tabarovsky, que les lecteurs français connaissent. Nous les donnons traduits en français. On pourra lire les articles complets en espagnol en cliquant sur les liens.
Qué hacer de Pablo Katchadjian. Buenos Aires : Editorial Bajo la Luna, 2010.
"Si le livre regorge de talent, si par moments il frise le génie, s’il produit un effet de lecture grâce auquel bonne partie de la littérature argentine contemporaine cesse sur-le-champ d’être intéressante pour paraître compassée, conventionnelle et pratiquement inutile, c’est parce que Qué hacer ne verse pas dans le non sens, au contraire : c’est le grand roman contemporain de l’expansion, du foisonnement, de la mutation du sens. Les deux personnages principaux sautent d’une scène à l’autre grâce à une série de coupures imprévisibles, revenant sans cesse sur les mêmes lieux, selon la dialectique de la différence et de la répétition, de l’autre et du même, comme une façon, non pas d’abolir, mais à l’inverse de pousser à l’extrême la question du sens."
Damián Tabarovsky, in « La novela del sentido » Perfil.com, 10 octobre 2010
http://www.perfil.com/contenidos/2010/10/10/noticia_0007.html
"Premièrement, les procédés littéraires principaux de Qué hacer sont l’association, la variation et la condensation : bateaux qui en même temps sont des universités, momies qui se transforment en vieux chiffons, etc. Deuxièmement, la structure des chapitres n’obéit pas au déroulement de l’intrigue, mais imite directement le fonctionnement onirique : outre les répétitions et les déplacements, les personnages raisonnent comme dans les rêves, ils ont des certitudes inexplicables face à la situation à laquelle ils sont confrontés, ils changent de lieu à chaque instant et vont même jusqu’à subir des moments de censure. Troisièmement, le récit va à toute vitesse, comme s'il était urgent de rendre compte du moindre détail du rêve avant qu’il ne sombre dans l’oubli, en ignorant, comme il se doit, la logique causale de l'état de veille. Quatrièmement, la combinaison formelle reproduit efficacement deux figures obligées du surréalisme : le mystère et l’humour."
Damián Selci, in Los Inrocks libros, 13 décembre 2010
http://inrockslibros.wordpress.com/2010/12/13/pablo-katchadjian-que-hacer/
Damián Tabarovsky, in « La novela del sentido » Perfil.com, 10 octobre 2010
http://www.perfil.com/contenidos/2010/10/10/noticia_0007.html
"Premièrement, les procédés littéraires principaux de Qué hacer sont l’association, la variation et la condensation : bateaux qui en même temps sont des universités, momies qui se transforment en vieux chiffons, etc. Deuxièmement, la structure des chapitres n’obéit pas au déroulement de l’intrigue, mais imite directement le fonctionnement onirique : outre les répétitions et les déplacements, les personnages raisonnent comme dans les rêves, ils ont des certitudes inexplicables face à la situation à laquelle ils sont confrontés, ils changent de lieu à chaque instant et vont même jusqu’à subir des moments de censure. Troisièmement, le récit va à toute vitesse, comme s'il était urgent de rendre compte du moindre détail du rêve avant qu’il ne sombre dans l’oubli, en ignorant, comme il se doit, la logique causale de l'état de veille. Quatrièmement, la combinaison formelle reproduit efficacement deux figures obligées du surréalisme : le mystère et l’humour."
Damián Selci, in Los Inrocks libros, 13 décembre 2010
http://inrockslibros.wordpress.com/2010/12/13/pablo-katchadjian-que-hacer/
"Pablo Katchadjian est l’un des
auteurs les plus intéressants de la littérature argentine contemporaine.
On peut même dire qu’il est un des jeunes auteurs les plus
intéressants, mais c’est sans importance. Ce n’est pas tant la jeunesse
qui caractérise l’écriture de Katchadjian que sa nouveauté, en ceci
qu’elle parvient avec aisance à déployer un air d’inédit si tant est que
la littérature puisse se renouveler. Qué hacer est son chef d’oeuvre.
Et même un chef d’oeuvre tout court. On conviendra parfaitement que
cette affirmation puisse paraître hâtive ; l’auteur, étant donné son
jeune âge et ses prédispositions, continuera certainement d’écrire et
ses futurs romans atteindront probablement le niveau de Qué hacer. Un
texte ne se hisse pas au rang de chef d’œuvre par simple comparaison :
le chef d’œuvre est un absolu, et Qué hacer ne déroge pas à la règle (il
s’agit, dans son cas, d’un chef d’œuvre contemporain puisqu’il
questionne l’idée même de chef d’œuvre)."
Damián Tabarovsky in Perfil.com, 04 février 2012http://www.perfil.com/ediciones/columnistas/-20122-648-0022.html
D'autres notes de lecture :
L'illustration en tête de cet article est l'œuvre de Noémie Merono, qui nous livre ici sa lecture toute personnelle du
roman (cliquez sur l'image pour l'agrandir). Le grand os aura l'occasion de revenir sur cette artiste
toulousaine que nous apprécions beaucoup. En attendant, nous recommandons vivement la visite de son blog : http://noemiemerono.blogspot.fr/
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