© Gaël Bonnefon |
Un extrait ci-dessous de la note de lecture inspirée que Romain Verger consacre sur son site à Nocturama de G. MAR :
« Faulkner, Resnais, Dreyer, Lynch, Kubrick, Hitchcock et bien d’autres participent de cette fresque hallucinée dans laquelle on circule comme en rêve, où plutôt comme dans un cauchemar, vécu et revisionné. Les gros plans alternant avec les vues aériennes, les accélérations, les arrêts sur image, les retours en arrière et les morts imminentes toujours rejouées (comme ces flics en carton qui ne cessent de vouloir percuter le narrateur de leur voiture) indiquent les brisures, les accrocs et les motifs obsessionnels de la narration. Déroutant à plus d’un titre, ce diorama en mouvement où s’appréhende l’identité tout autant que l’Histoire compose une sorte d’anamnèse hyperesthésique où les catégories du temps et de l’espace se superposent et se fondent en un chronotope frénétique et détraqué. Dans Nocturama, tout commence par la fin, dans un décor d’Ardennes post-apocalyptique où les habitants d’un bidonville s’apprêtent, sacrifiant au rite de la crémation, à brûler le cadavre du narrateur sur un lit de pneus et de détritus. Incinération qui prélude à la dissémination de ses cendres dans les strates de l’Histoire, selon un processus inverse de la remontée au jour du corps évoqué d’Ötzi, un homme découvert par des randonneurs, que la fonte d’un glacier en 1991 avait exhumé de la préhistoire. »
Romain Verger, in Membrane, 1er déc. 2014. Lire l'article en entier
Nocturama : textes-rêves & hypnagogies, de G. MAR
Le Grand Os, nov. 2014. Collection Poc !
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